Sami Fehri a été placé en garde à vue. Me Abdelaziz Essid, son avocat, souligne que son client n’est pas visé par une enquête du pôle financier.
Me Abdelaziz Essid estime qu’aucun juge d’instruction n’a été saisi de cette affaire. Selon lui, le ministère public a réagi seul.
Rappelons que le parquet près le Pôle judiciaire économique et financier avait décidé mardi soir d’émettre une interdiction de voyage à l’encontre de plusieurs personnes pour suspicion de corruption dans la société de production Cactus Prod. Toujours selon Me Essid, l’interrogatoire a duré environ 13 heures d’affilée.
Il précise dans ce contexte: « L’enquête n’a rien à voir avec la société de production pré-révolution Cactus-Prod. Elle concerne plutôt le partenariat avec l’homme d’affaires Slim Riahi. Et plus particulièrement la manière dont le litige a été résolu à propos de la société Eight Prod ».
Il a fait savoir que le ministère public a ordonné, hier à 21h30, des placements en détention préventive. A savoir le présentateur Sami Fehri, le mandataire de la Société Eight Prod et son administratrice judiciaire.
Abdelaziz Essid : « L’affaire Sami Fehri est liée à Ennahdha »
Rappelons que de multiples descentes policières ont eu lieu. « Les descentes policières, – des dizaines d’agents – se sont poursuivies jusqu’à l’aube, » nous informe Me Abdelaziz Essid.
Selon lui, les agents recherchaient les enregistrements du documentaire réalisé par Sami El Fehri à propos du financement illicite de la campagne électorale du mouvement Ennahdha. D’après lui, le parquet prend ses décisions sans en référer à quiconque. Comme il a décidé d’interdire de voyager, de placer en garde à vue, de faire des descentes policières. « Nous n’avons pas vu cela dans les plus grandes affaires de terrorisme », dit-il.
Par ailleurs, il ajoute que des dizaines de policiers ont mené des perquisitions. « Ces perquisitions se sont poursuivies jusqu’à l’aube », dit-il.
Rappelons que l’affaire de la société de production « Cactus Prod » remonte à 2011. Elle vise Sami Fehri, l’ancien ministre-conseiller auprès de la présidence de la République, Abdelwahed Abdallah et cinq directeurs généraux de l’Etablissement de la télévision tunisienne (ETT). A savoir, Mustapha Khammari, Mohamed Fehri Chelbi, Brahim Fridhi, Moncef Gouja et Hédi Ben Nasr. L’affaire concerne des dépassements commis par la société de production « Cactus Prod » sous l’ancien régime et qui ont causé de grosses pertes financières à l’Etablissement de la Télévision tunisienne.