A l’occasion de la tenue, le 7 novembre 2019, du Congrès annuel du Forex Club Tunisie, un panel a été organisé sur la conduite de la politique monétaire et du taux de change dans une phase de transition. Ont participé à ce panel Marouane EL Abassi, Gouverneur de la BCT, Christian de Boissieu, vice-président du Cercle des économistes et Mustapha Kamel Nabli, ancien-Gouverneur de la BCT. Ainsi que les professeurs universitaires Elyès Jouini et Mongi Safra.
Lors de ce débat sur la politique monétaire en phase de transition, plusieurs problématiques ont été soulevées. Les panélistes ont tenté d’apporter des réponses à la problématique de tenir en considération l’aspect social sans porter préjudice à l’implémentation des réformes structurelles, principal garant d’une amélioration durable et soutenable du bien-être social et de la relance économique.
Comment immuniser les politiques économiques, notamment budgétaire, des dérapages ? Comment renforcer la crédibilité des politiques économiques et réduire l’incohérence temporelle, ce qui pourrait garantir l’adhésion des différents acteurs économiques au processus de réformes structurelles permettant de porter le potentiel de croissance au-delà des niveaux d’avant la Révolution ? Quels les priorités pour gérer la situation économique ? Quelles sont les mesures et les politiques à mettre en œuvre pour permettre à l’économie d’échapper à la trappe de la pro-cyclicité et de renouer avec une croissance saine, durable et inclusive ?
Fixer un cap et une feuille de route
Ouvrant le débat, Christian de Boissieu a souligné qu’après avoir essayé de casser les anticipations de la baisse du dinar, il faut aujourd’hui casser les anticipations de l’inflation et fixer un cap parce que le taux d’inflation est encore trop élevé. « Est-il envisageable que la BCT fixe aujourd’hui un objectif d’un taux d’inflation à 4% à l’ horizon d’une année à trois ans ? », s’est interrogé Christian de Boissieu. Casser les anticipations dépendrait de la responsabilité des syndicats et de la réaction de l’opinion publique. « Je pense que la politique monétaire a fait son job même s’il est trop tôt de pouvoir évaluer les résultats de cette politique », dit-il.
Évoquant la soutenabilité de la dette (dette extérieure, dette publique, et la dette privée des entreprises), Christian de Boissieu a affirmé qu’un taux d’intérêt réel supérieur au taux de croissance du PIB pose des problèmes de dynamique de l’endettement.
En effet, la stabilisation du taux de change est un élément important parce que la politique monétaire doit tenir compte de l’écart entre le taux d’intérêt réel et le taux de croissance. « Les prévisions de la croissance économique du FMI relatives à l’économie tunisienne sont trop optimistes », estime Christian de Boissieu.
Comment relever le potentiel de croissance ?
Pour Christian de Boissieu, la politique monétaire peut faire une partie du job et elle a un rôle à jouer à ce stade. Mais pas toute seule. Selon lui, un taux de croissance de 2% dans un pays émergent n’est pas suffisant. Il faut un taux de croissance de 3 à 4%.
En effet, la nouvelle équipe gouvernementale doit fixer une feuille de route à moyen et long terme relatif notamment au sujet de la croissance, de la baisse du chômage, de la réforme de la retraite. Il faut faire en sorte que l’opinion publique, pressée d’avoir des résultats, accepte une feuille de route capable de faire une articulation entre le court et le long terme.
Parmi les conditions nécessaires mais pas suffisantes pour que l’opinion soit un peu moins impatiente en termes de résultats, il faut d’abord, selon les analyses de Christian de Boissieu, avoir une pédagogie et expliquer ce qu’on fait et où l’on veut aller. « ll faut que la répartition du coût de la transition soit relativement équitable. Il ne faut pas creuser davantage les inégalités dans une période de transition compliquée », a recommandé Christian de Boissieu.
Créer un choc d’offres
Interpellé par le Gouverneur de la BCT sur l’impact escompté de la politique monétaire et de change, Mustapha Kamel Nabli a affirmé que cette politique a pris une tournure restrictive claire, mais de façon insuffisante. Et loin d’être convenablement pertinente. Sur ce registre, Mustapha Kamel Nabli n’a pas manqué de préconiser de renforcer cette politique et aller plus loin parce que l’inflation et le déficit courant demeurent élevés.
C’est une question mix macroéconomique vis-à-vis du structurel qui se pose aujourd’hui. Pendant la période de transition, la transformation structurelle de l’économie tunisienne s’est arrêtée. Et elle n’a pas accompagné la transformation politique et démographique. La transformation digitale est loin de peser dans l’économie tunisienne. Il faut un taux de croissance de plus de 4%.
En effet, la transformation démographique a engendré une baisse de la demande additionnelle sur le marché de l’emploi. Mais le taux de chômage n’a pas baissé. Cela prouve que l’économie n’a pas pu créer suffisamment de postes d’emploi.
Pour Mustapha Kamel Nabli le problème de choc de l’offre qui a causé une perte annuelle entre 5 à 6 points de croissance ne doit pas être résolue par une politique de demande, de taux d’intérêt ou de politique budgétaire.
Il a tenu à rappeler que les politiques structurelles sont loin d’être à la hauteur des défis actuels, notamment l’aggravation de la situation de la balance énergétique. C’est un problème d’offre. Ce même problème se pose aussi au niveau du secteur du phosphate et du tourisme (faible recette). Ces secteurs doivent être mis au centre des intérêts pour réaliser les gains en productivité nécessaires à la croissance du PIB. « Il est urgent et impératif de penser à la transformation structurelle de l’économie tunisienne », conclut M. Kamel Nabli.
Aller vers une économie d’innovation
« Comment réaliser la transformation structurelle de l’économie et créer un choc d’offres ? », s’est interrogé le gouverneur de la BCT lors de ce débat.
Pour Elyes Jouini, évoquer une transition nécessite l’identification d’un point de départ et d’un point d’arrivée souhaitable. « La politique monétaire et la politique de change ne peuvent pas tout faire. Le problème est ailleurs parce que la Tunisie ne souffre pas d’un problème de pilotage monétaire et de change », explique Elyes Jouini. A son avis, la Tunisie souffre d’un déficit d’offre et d’un déficit de vision et de projection économique.
Et d’ajouter que les syndicats et les patronats s’attendent à une feuille de long terme. « Cette feuille de route on ne la voit pas aujourd’hui ! On n’a pas actuellement une idée de ce que l’on veut ! La transition que l’on doit viser en Tunisie est, peut-être, celle d’un passage d’une économie de rente à une économie d’innovation », dit-il.
Mais qu’est-ce qui peut favoriser cette innovation ? Comment mettre en œuvre, en partenariat avec nos partenaires commerciaux traditionnels, cette transformation surtout que plusieurs atouts sont avantageux ?
Pour finir, Elyes Jouini a tenu à souligner que les prochains gouvernements vont être en mesure de projeter à des horizons supérieurs à l’horizon anticipé.
Accélérer des réformes structurelles
Interpellé par le Gouverneur de la BCT, Marouane El Abassi, sur le rôle de la transition monétaire dans une logique de transition démocratique, Mongi Safra a souligné, avec optimisme, que le resserrement monétaire et fiscal adopté a donné trois aspects positifs relatifs à un gain de 1.5 point sur trois paramètres, à savoir le déficit courant, le déficit budgétaire et l’inflation, mais cela n’explique pas la baisse de la croissance.
Pour Mongi Safra, le dinar tunisien peut résister et tenir face aux pressions inflationnistes et aux déficits courant et budgétaire si on maintient un resserrement monétaire et avoir un stock de réserves important. Pour réduire le coût du taux de change, il faut faire en sorte que l’inflation baisse et le taux d’intérêt baisse.
Il faut aussi accélérer des réformes structurelles et relancer immédiatement les exportations et accroître la production locale en substitution des importations à travers une politique monétaire et budgétaire sectorielle. La réforme du Code des changes s’impose plus que jamais pour avoir des flux stables des revenus et des capitaux qui permettent un déficit finançable sans dépréciation de la monnaie. Il faut également des réformes en matière de refinancement des PME et de bonification des intérêts.
Droit dans le mur !! ce panel montre « l’impasse » et « l’incapacité » des participants à trouver un chemin pour sortir le pays de cette « tourmente » de la politique monétaire SUICIDAIRE engagée depuis la Révolution, en diktat du duo FMI BM, et EXÉCUTÉE par les disciples tunisiens de ces institutions financières Ultra-Libéraux Mondialistes. quand je vois dans ce panel, une personnalité qui a fait tout le montage financier à la famille B Ali pour la fuite des devises à l’étranger et leurs blanchiments sans laisser de trace et sans possibilité de les rapatrier, je me dis que nous allons Droit dans le Mur ???!! NOTRE SEULE ISSUE, et ils le savent TOUS, c’est L’ABOLITION de l’indépendance de la BCT pour une période de dix ans et de CONSIDERER LE DINER COMME UNE MONNAIE INTERNE EN COUPANT LE CORDON OMBILICAL AVEC LES MONNAIES ETRANGERES ET SURTOUT, SURTOUT: établir des PARAMETRES et des INDICATEURS Financiers propre à nous et non pas faire usage des indicateurs asiatiques ou de l’Afrique du sud: NOUS SOMMES DANS LE FAUX ET DANS L’USAGE DU FAUX.