Le 6ème Forum maghrébin sur le secteur éducatif se déroule les 13 et 14 novembre à Tunis. Et ce, à l’initiative de l’Association des études du Maghreb. Avec un coup de projecteur sur l’abandon scolaire.
En effet, ce forum porte sur « les moyens de traiter le phénomène de l’abandon scolaire dans les pays du Maghreb: défis, approches et stratégies ».
A cette occasion, les participants indiquaient que, dans la majorité des cas, les décrocheurs deviennent une proie à la délinquance. Ils s’exposent à la polarisation des groupes terroristes. Ceci peut entraîner l’effondrement de la famille, de la société et même de l’Etat.
Ainsi, les intervenants dans le secteur éducatif dans la région du Maghreb soulignent l’impératif de lutter contre l’abandon scolaire. Et ce, à travers une profonde réforme des systèmes éducatifs dans la région.
300 décrocheurs par jour !
Prenant la parole, le directeur de l’Association des Etudes pour le Maghreb, Hassan Laoulab, révèle que la Tunisie enregistre annuellement 100 mille abandons scolaires. Soit une moyenne de 300 décrocheurs par jour. Tandis que l’Algérie compte 120 mille abandons scolaires chaque année. Et le Maroc compte 222 mille abandons scolaires par an. Alors, Hassan Laoulab appelle à la nécessité d’éradiquer ce phénomène. En mettant un terme aux facteurs qui sont à l’origine de sa propagation.
Pour sa part, l’universitaire, Ahmed Friâa expliquait que l’abandon scolaire « tient moins à l’échec scolaire. Mais davantage aux conditions socio-économique précaires auxquelles se retrouvent confrontées certaines familles ».
Dans ce sens, il attribue ce phénomène à « l’incapacité des circuits éducatifs des pays du Maghreb à assimiler et à développer les compétences singulières des élèves ». Il considère que « le système éducatif des pays du Maghreb, dans sa forme actuelle, est orientée vers à un type particulier d’intelligence. Ce système fait l’impasse sur les multiples facettes du potentiel distinctif de chaque élève ».
Rompre avec la dilapidation des grands potentiels
De son côté, Mohamed Harakat, président du Centre International des Etudes Stratégiques et de Gouvernance Globale, appelle à la formation d’un « large front scientifique Maghrébin ». Il sera chargé d’effectuer des études scientifiques sur la réforme éducationnelle.
Selon lui, ce front constituerait « un mécanisme fédérateur destiné à garantir la gouvernance de l’enseignement supérieur. Et à rompre avec la dilapidation des grands potentiels scientifiques. En valorisant la recherche scientifique et en mobilisant les fonds nécessaires à sa bonne marche ».
D’autre part, Mohamed Ben Fatma indique que la coalition a mis en place une approche innovatrice pour la réforme de l’éducation. Cette approche se réfère aux résultats d’études effectuées et des théories scientifiques. C’est ce que révèle cet expert international en évaluation des systèmes éducatifs et président de la coalition civile pour la réforme du système éducatif tunisien.
D’ailleurs, il explique que cette approche se base sur un examen de l’évolution de l’enseignement en Tunisie. Et ce, depuis l’indépendance jusqu’à 2019.
Au final, M. Ben Fatma appelle à la mise en place d’un ensemble de structures éducatives. Et ce à l’instar du Conseil Supérieur de l’Education, de l’Institut National d’Evaluation du Système Educatif et d’une Faculté de l’éducation. Outre la formulation d’une charte nationale de l’éducation et de l’enseignement.
Source:TAP