Après le parti PDL, c’est au tour de Afek Tounes de refuser la rencontre avec le nouveau chef du gouvernement désigné, Habib Jemli.
Ainsi, le parti Afek Tounes rappelle qu’il n’est concerné d’aucune manière par les concertations. Et ce, pour la nouvelle composition du gouvernement.
Dans un autre contexte, le parti rappelle que la date de son prochain congrès national est fixée. Il se déroulera avant fin avril 2020.
Par ailleurs, Yassine Brahim, président démissionnaire du parti Afek Tounes revient sur la loi de Finances 2020. Il met l’accent, via un post sur les réseaux sociaux sur « les subventions pour l’énergie ».
En effet, il explique que la subvention augmente de 438 md pour atteindre 2538 md au lieu de 2100 md prévus au budget. Malgré le fait que la moyenne annuelle de valeur du baril de pétrole est à 65$, au lieu de 75$ prévue au budget.
Pourquoi augmenter les subventions sur l’énergie?
Alors, partant de ce constat, il propose une analyse. « La première raison évoquée est le fait qu’on n’ait produit que 38 mt au lieu des 48mt prévus au budget. Calcul rapide au prix du baril avec le taux de change moyen $/TND, cela fait 700 md. Par ailleurs, en revenant sur le budget 2019, il est noté qu’1$ sur le prix du baril coûte ou rapporte 128 md. Soit un gain de 1280 md. Sans compter le fait que le TND a probablement été au dessus de ce qui a été prévu au budget vu son appréciation les six derniers mois / au dollar. Ce qui nous fait donc un gain de 580 md. Alors qu’ils annoncent une perte de 538 md. L’écart est donc de 1118 md », déclare-t-il.
Selon lui, la deuxième raison évoquée par une phrase « laconique », selon ses termes, concernent les entreprises publiques STEG et STIR. Car elles n’ont pas appliqué les dispositions leur permettant d’optimiser leur exposition comme prévu au budget.
A cet égard, il ajoute: « Au moment du budget, on annonçait que des économies importantes sur les subventions allaient être faites. Grâce à des mystérieuses dispositions non expliquées. Cela dit, à notre grande surprise, on ne sait pas ce qu’elles devaient faire. Mais on sait désormais ce qu’elles n’ont pas fait. Donc 1118 md? »
Plus de transparence et clarté de la part des représentants de l’Etat
D’ailleurs, il s’interroge sur la transparence. Selon lui, « nous sommes en 2019, dans un pays où normalement il faut pour que nous ayons droit à plus de transparence et clarté de la part des représentants de l’Etat dans un exercice budgétaire. 1118 md c’est quasi 20% du budget d’investissement de l’Etat. Et notre infrastructure souffre partout. C’est beaucoup d’emplois derrière. »
L’Etat collecte 800 md de taxes spécifiques sur les carburants
Et de poursuivre: « Sachez par ailleurs que l’Etat collecte 800 md de taxes spécifiques sur les carburants, en plus de la TVA. Donc, il met au budget 2538 md de subventions, mais taxe par ailleurs TVA et une sorte de DC sur les carburants. Allez chercher la cohérence.
Enfin, on nous a exposé à un moment qu’une formule serait appliquée pour ajuster le prix du carburant tous les trois mois puis tous les mois. Elle a été appliquée à la baisse une fois dans le gouvernement Essid par Slim Chaker (Allah yarhmou). Car le pétrole avait bien baissé en 2016. Puis nous n’avons eu que des hausses puisque le prix est bien monté. Cette année, le baril a bien baissé, sans pour autant qu’il y ait un ajustement à la baisse. »
De ce fait, il insiste sur la crédibilité d’une politique publique qui devra passer selon lui par de la rigueur, de la continuité et de la transparence.
Au final, il estime qu’il s’agit de l’unique voie pour rétablir un climat de confiance entre l’Etat et ses citoyens.