Il est bien connu que le tabac est nocif pour la santé. Il s’agit même d’une évidence. Malgré les nombreuses mises en gardes, ses méfaits sont pourtant sous-estimés. Ils sont pris en considération seulement lorsqu’une complication survient ou une fois la maladie bien installée. Ainsi, une application mobile « Smokecheck » a été conçue récemment. Objectif: attirer l’attention des fumeurs sur ces méfaits et les sensibiliser à consulter précocement.
L’application Smokecheck est le fruit du travail d’une équipe de chercheurs français du CHU du Mans (Sarthe), sous la direction des professeurs François Goupil, chef de service pneumologie au Centre Hospitalier du Mans, et Fabrice Denis, oncologue à la clinique Victor-Hugo et chercheur au CNRS.
Elle propose seize questions simples auxquelles l’utilisateur répond, dont : « Toussez-vous depuis trois semaines ? ». « Êtes-vous essoufflé ? ». « Avez-vous perdu du poids récemment ? » ou encore « Avez-vous noté dans les dernières semaines un changement dans votre voix ? ».
Ainsi, selon ses réponses, par le biais d’un algorithme informatique, l’application détecte les symptômes qui évoquent des complications induites par le tabagisme actif ou passif (bronchite chronique, les troubles cardio-vasculaires ainsi que les cancers, notamment du poumon, favorisés par le tabac), et évalue s’il est nécessaire ou pas de consulter.
Les concepteurs précisent cependant qu’en aucun cas Smokecheck ne peut remplacer un diagnostic médical.
Cette application ne se limite pas à l’orientation des utilisateurs selon l’éventualité qu’ils soient porteurs d’une maladie sous-jacente au tabagisme. Mais serait également un outil qui aide à l’arrêt du tabac.
En effet, des essais cliniques ont été réalisés sur plus de 3000 participants. Ces essais montrent qu’un tiers d’entre eux qui hésitait à arrêter de fumer au moment de l’inscription se dit désormais prêt à cesser de fumer. Selon les concepteurs de l’application, « le fait de recevoir une alerte multiplie par trois le désir de réduire ou d’arrêter de fumer ».
« Un des objectifs de cette application, c’est qu’au moins les vrais accros qui ne voulaient pas arrêter, basculent dans l’hésitation, voire l’arrêt, et soient informés sur les symptômes d’alerte », explique à cet effet le Pr. Fabrice Denis.
Smokecheck est la première application en son genre au monde à proposer un tel service. Pourvu que son succès sauve autant de vie qu’on ne le souhaite !