La crise du secteur du bâtiment et de la promotion immobilière n’épargne pas les architectes. Dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com, le président de l’Ordre des architectes de Tunisie (OAT), Mohamed Marzouk, affirme que ce corps professionnel a subi de plein fouet les répercussions de la crise.
En effet, le président de l’Ordre affirme que la crise du secteur de l’architecture est structurelle et multidimensionnelle. Il rappelle que l’architecte travaille en premier lieu avec le secteur du bâtiment et la promotion immobilière. Mohamed Marzouk a fait savoir, dans le même contexte, que la construction anarchique, le désintérêt des municipalités de leur devoir concernant l’aménagement urbain, la baisse de l’investissement de l’Etat dans le secteur du bâtiment en général et l’infrastructure en particulier ont compliqué la situation du secteur. Et ce, à cause de la pression financière que subit le budget de l’Etat.
D’après lui, cette crise reflète la situation économique du pays. Tout en affirmant que les architectes sont prêts à subir la pression fiscale. Cependant, si cette pression impactera négativement le secteur, elle risque de le détruire », continue-t-il.
Par ailleurs, l’OAT a préparé une panoplie de solutions. Le problème majeur des architectes demeure les constructions anarchiques. « Elles ont privé l’architecte tunisien d’exercer son travail », dit-il. La Tunisie est le deuxième pays africain qui dispose du plus grand nombre d’architectes. A l’échelle africaine. Cependant, l’Etat ne s’investit pas suffisamment. Et ne bénéficie pas de leurs compétences », lance-t-il.
Il a souligné la nécessité d’actualiser les textes réglementaires. Qui remontent à plus de 50 ans. C’est pourquoi, les architectes attendent l’adoption du Code de l’urbanisme et du bâtiment qui demeure dans les tiroirs du ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire et la Présidence du gouvernement.
Les diplômés en architecture peinent, également, à trouver un emploi. En effet, d’après le président de l’Ordre, sur 5000 architectes que compte la Tunisie , seuls 3500 exercent la profession.
1500 architectes au chômage contraints de se contenter de petits boulots. Qui n’ont rien à voir avec l’architecture. Les trois dernières années ont été marquées par la fuite des compétences en architecture. D’après ses estimations, environ 3000 architectes ont quitté le pays pendant les trois dernières années.