Slim Feriani, ministre de l’Industrie et des PME a accordé à L’Economiste Maghrébin (n°780 du 27 novembre au 11 décembre 2019) une interview exclusive. Il y dresse un état des lieux du secteur énergétique. Et notamment concernant les nouveaux investissements.
Ainsi, le ministre a rappelé que l’objectif fixé dans le domaine de l’énergie était de redonner confiance aux investisseurs locaux et étrangers. Et ce, dans l’ultime but de booster l’investissement dans l’énergie. Parce que cela a un impact sur la balance courante et un impact sur le dinar. « On a tablé sur neuf à dix forages cette année contre presque zéro forage durant les années précédentes », fait savoir Slim Feriani.
Nawara: 17 millions de m3 de gaz par jour
Tout d’abord, évoquant les réalisations accomplies dans ce secteur, le ministre cite l’entrée en production incessamment du gisement de gaz naturel Nawara.
En effet, « le gisement Nawara entrera en fonction en principe au mois de décembre 2019 avec ces trois composantes: la station de Gabès à Ghannouch; le pipeline de 370 kms de Nawara de Tataouine à Gabès; et le site du champ gazier avec neuf puits de gaz. C’est le feu de gaz que nous attendons, comme on dit dans le métier. Ce gisement produira 17 millions de m3 de gaz par jour. Ce qui veut dire qu’il va accroître de 50% la production de gaz nationale », explique Slim Feriani.
Et d’ajouter: « En 2020, à la faveur de ce gisement, il va y avoir 1,2 million de barils de pétrole; et 1,1 milliard de barils de gaz de pétrole liquide. C’est un mégaprojet. Tout cela est important. C’est un projet qui a coûté 1,2 milliard de dollars investi à égalité entre l’ETAP et son partenaire, OMV ».
Par ailleurs, notons que le champ Nawara va fournir annuellement une production nationale estimée à 500 millions de dollars soit près de 1400 millions de dinars. Ce qui contribuera pour 1% à la croissance. Il va générer également une réduction des importations de gaz de 3%, du déficit énergétique (-20%) et du déficit commercial (-7%).
Toujours au rayon du gaz, le ministre met l’accent sur la redevance prélevée sur le gazoduc qui achemine le gaz algérien vers l’Italie. Il rapportera aux caisses de l’Etat, après la conclusion d’un accord avec le groupe italien ENI, quelque 700 MDT, soit 0,5% de croissance.
Déblocage du dossier du gisement de Hakl Menzel
En outre, dans le secteur du pétrole, le ministre a signalé le déblocage du dossier du gisement de Hakl Menzel. Il se situe au large de Monastir. En effet, le gisement recommencera à produire en 2020. Ceci va booster de 20% la production nationale de pétrole. Mieux, l’ETAP est devenue partenaire de ce gisement.
De plus, le problème des gisements de Borj El Khadra a été débloqué; outre le retour des investisseurs étrangers avec la programmation de six puits d’exploration pour 2020.
Ensuite, vient le volet des énergies renouvelables. Le ministre de l’Industrie et des PME souligne qu’il y a un engouement pour le renouvelable avec ces trois régimes. A savoir: le régime des autorisations; le régime des concessions; et le régime d’autoproduction auquel industriels et hôteliers pourront adhérer pour réduire leurs factures d’électricité. Quelque 3500 mille mégawatts sont programmés sur la période 2020-2030. Ce qui portera à 30% la part de ces énergies dans le mix énergétique.
« Nous sommes actuellement dans le régime des autorisations avec une capacité prévue de 250 mégawatts). Cette capacité est en cours d’implémentation. Un premier projet d’une capacité de 10 mégawatts a été réalisé, l’été dernier, à Tozeur. Il sera suivi de « Tozeur II » en janvier 2020. Une autre joint-venture de 10 mégawatts sera réalisée, à Tataouine, entre l’ETAP et l’ENI, au cours du premier semestre de 2020. On prévoit d’atteindre 100 mégawatts en 2020-2021 », annonce Slim Feriani.
Enfin, Slim Feriani a précisé que la concession de 500 mégawatts ne manquera pas de changer la donne. Elle va mobiliser 400 millions de dollars d’investissements, avec en prime une excellente offre de tarifs, la moins élevée en Afrique.