Nombreux sont ceux qui alertent contre l’utilisation excessive des antibiotiques. En effet, leur conséquence principale est la résistance aux antibiotiques. Mais une découverte récente permet d’avancer un argument de plus. Et ce, pour décrier ce fléau qui s’aggrave de jour en jour à travers le monde.
Ainsi, les travaux des chercheurs de l’Hôpital universitaire d’Helsinki en Finlande montrent un lien entre la surconsommation d’antibiotiques et la maladie de Parkinson.
En effet, les chercheurs ont identifié tous les patients atteints de cette maladie en Finlande entre 1998 et 2014. Objectif: évaluer l’impact de la surconsommation d’antibiotiques. Et ce, sur le risque de survenue de la maladie de Parkinson. Pour ce faire, les chercheurs obtinrent des informations sur les achats d’antibiotiques administrés par voie orale des participants entre 1993 et 2014.
De même, la population de l’étude comprenait 13 976 cas de maladie de Parkinson et 40 697 personnes non atteintes par la maladie. L’étude a classé les antibiotiques en fonction de leur structure chimique, de leur spectre antimicrobien et de leur mécanisme d’action.
Et les associations les plus fortes ont été trouvées pour les antibiotiques à large spectre et ceux agissant contre les bactéries anaérobies et les champignons.
« Les antibiotiques, c’est pas automatique »
L’étude publiée dans la revue Movement Disorders suggère qu’une utilisation excessive de certains antibiotiques peut prédisposer à la maladie de Parkinson. Et ce, avec un délai allant de 10 à 15 ans.
Ainsi, cette association corrobore l’hypothèse selon laquelle les effets sur le microbiote intestinal pourraient lier les antibiotiques à la maladie de Parkinson. Mais d’autres études sont nécessaires pour le confirmer, selon les chercheurs finlandais.
Par ailleurs, « la découverte pourrait également avoir des répercussions sur les pratiques de prescription d’antibiotiques à l’avenir. Outre le problème de la résistance aux antibiotiques, la prescription d’antimicrobiens devrait également tenir compte de leurs effets potentiellement durables sur le microbiome intestinal et le développement de certaines maladies ». C’est ce qu’explique le neurologue Filip Scheperjans qui a dirigé l’étude.
Enfin, d’autres travaux sont attendus. Ils apporteront très certainement de nouveaux éléments de réponse,. Cependant, il est tout à fait possible d’appliquer dès maintenant le fameux slogan « les antibiotiques c’est pas automatique ». Et apprendre à les utiliser de manière plus rationnelle et plus sensée.