Les résultats du Baromètre mesurant la qualité des services de l’administration tunisienne en ligne ont été présentés hier à Tunis. Ce baromètre est mené par la Banque mondiale (BM), le ministère de la Fonction publique. Et ce, en collaboration avec des prestataires privés et la société civile.
Ainsi, le Baromètre de la BM s’inscrit dans le cadre du Plan national stratégique «Tunisie Digitale 2020». Ce Plan qui vise à positionner la Tunisie comme référence internationale du développement numérique.
A cet égard, le ministre de la Fonction publique, Kamel Morjane, a évoqué l’impératif de la digitalisation de l’administration. Et ce, dans l’ère du changement numérique. Le but est de relever les défis de la modernisation du service public.
Dans ce sens, il importe de conforter le rôle de l’administration publique. Ainsi que de consacrer le droit du citoyen à des prestations administratives de qualité. Notamment conformément à l’article 15 de la Constitution.
Par ailleurs, le ministre a estimé que l’administration tunisienne a œuvré au développement de ce Baromètre. A même de cerner les manquements constatés dans l’ensemble des services fournis aux citoyens.
En outre, il a appelé à évaluer la qualité des services administratifs en ligne. Selon des normes précises et du degré d’utilisation du citoyen de ses services. Et ce, pour apporter les améliorations nécessaires.
M. Morjane a précisé que le baromètre s’inscrit, également, dans le droit fil de la stratégie nationale du « gouvernement intelligent ». Une stratégie fondée essentiellement sur la transparence et la lutte contre la corruption. « La numérisation de l’administration est une occasion réelle pour le service public. Et ce, pour rétablir la confiance des usagers à travers la diminution des délais d’attente. Sans compter la réduction du nombre des plaintes déposées contre les manquements administratifs », a-t-il souligné.
Et d’ajouter: « Une plateforme nationale d’échange digitale de données (Cloud National) sera prochainement mise en place. Tout en regroupant tous les systèmes de données nationales (Data Center). S’ajoute à cela le lancement d’un site web unique pour les services administratifs en ligne avec le concours du ministère. Ce site permettra de faciliter aux citoyens l’obtention des documents administratifs rapidement ».
Au final, il a indiqué que cinq départements ministériels sont reliés par le système national de gestion électronique des courriers. Ce qui permet de donner plus d’efficacité et de rapidité à l’administration. Ledit système sera, selon ses dires, généralisé à l’ensemble des ministères à fin 2019.
Appui du Fonds « Moussanada » au projet de digitalisation de l’administration
Pour sa part, le Représentant résident de la BM, Tony Verheijen, a mis l’accent sur l’importance de l’appui du Fonds « Moussanada » au projet de digitalisation de l’administration tunisienne. Il s’agit d’un fonds géré par la BM avec le soutien de l’UE, la Confédération Suisse et le Royaume-Uni.
A ce propos, il a relevé qu’un prêt de 100 millions de dollars a été consacré en juin 2018 pour faciliter la digitalisation des services. Notamment dans le domaine de l’éducation, l’assistance sociale et service social. Cependant, ce prêt n’a pas été, selon lui, approuvé par l’ARP, entravant la mise en œuvre de ce programme.
« Cette initiative est très importante pour la Tunisie qui demeure en retard par rapport aux autres pays. Notamment dans le domaine de la digitalisation et la modernisation de l’administration. Il faut que ce processus de digitalisation soit engagé. Et ce, pour permettre à la Tunisie de rattraper son retard. Sachant que la Tunisie dispose d’un service public performant », a-t-il précisé.
(Avec TAP)