Le sport favori des députés est de retour. Vous avez bien deviné: il s’agit de l’absentéisme chronique.
Car, force est de constater que les absences à répétition des députés coûtent cher à l’Assemblée des Représentants du Peuple. Elles pénalisent entre autres les députés présents ainsi que les cadences de travail des commissions. Encore une fois, une bonne majorité des députés continue de s’absenter. Tel est le constat que publie l’organisation al Bawsala, à maintes reprises.
Alors revenons sur la séance plénière d’aujourd’hui, à l’ARP. Elle devait porter essentiellement sur le Projet de Loi de Finances 2020. Mais il n’a pu être débattu à temps. En cause, l’absentéisme des députés. Puisque seuls 55 députés étaient présents sur les 217 que compte l’assemblée. Soit au total 162 élus absents. Sachant que le 10 décembre 2019 est la date butoir pour l’adoption de la Loi de Finances.
Mais plus encore, la séance était retardée d’une heure, le temps d’arriver au quorum minimum de présents.
Vote sur les articles supplémentaires du PLF2020:
Nouvelle proposition ministérielle rejetée:
Pour: 85
Abstention: 10
Contre: 91#TnARP #MarsadMajles #LiveMajles #Tunisie pic.twitter.com/XuAI0OypiN
— AlBawsala (@AlBawsalaTN) December 10, 2019
Ainsi, en plus de n’être une surprise pour personne, l’absentéisme bat tous les records à l’ARP. On se demande alors jusqu’où iront les discussions des articles du PLF 2020. Certains affirmant qu’il ne s’agit que d’un pur exercice comptable.
Les mesures pour endiguer de tels comportements sont insignifiantes
Ainsi, il y a bien l’article 26 du règlement intérieur du Parlement. Au terme duquel: « Si les absences non justifiées dépassent trois jours de travail durant le même mois et lors des plénières dédiées aux votes ou six absences consécutives en commission, le bureau de l’ARP doit décider de soustraire une partie des indemnités du député en fonction de ses absences ».
Pourtant, lors de la session précédente, l’ARP répondait que les retraits d’indemnités concernant 17 députés sur la période juillet 2017-juillet 2018 totalisaient la somme dérisoire, voire risible, de 81,740 dinars.
Au final, cinq ans après la première mandature issue de la nouvelle Constitution, les choses semblent inchangées sinon empirées.