L’île de Kneiss (Sud de Sfax), l’Archipel de la Galite et le parc national de Zembra et Zembretta obtiennent une période transitoire de six ans maximum pour le renouvellement de leur statut. Et ce, en tant qu’Aires spécialement protégées d’importance méditerranéenne (ASPIM) de la convention de Barcelone.
Ainsi, cette décision se prenait lors de la 21e réunion des parties contractantes à la Convention pour la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée (la Convention de Barcelone). Et à ses protocoles (COP 21), tenue, du 2 au 5 décembre 2019 à Naples (Italie).
Les ASPIM constituent des zones marines et côtières ayant une importance pour la conservation de la diversité biologique. Elles renferment des écosystèmes spécifiques à la Méditerranée ou des habitats d’espèces menacées d’extinction. Elles présentent aussi un intérêt particulier sur les plans scientifique, esthétique, culturel ou éducatif.
Dans une interview, Mohamed Ali Ben Temessek, sous-directeur des Milieux Naturels et point focal national du Centre des Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées UNEP/MAP/Convention de Barcelone/CAR-ASP, rappelait que la révision périodique ordinaire des ASPIM entreprise en 2018/2019 a concerné 19 ASPIM. Elles se situaient en Espagne, France, Italie, Liban, Monaco, et Tunisie.
Manque de ressources humaines et absence de gestion permanente des ASPIM
Pour toutes les ASPIM en Tunisie, les évaluations ont constaté un manque de ressources humaines consacrées aux interventions sur terrain. Notamment l’absence d’unités de gestion permanente pour chaque site. Il s’agit, également, de la lenteur du processus de déclaration de l’ASPIM en tant qu’Aires marines et côtières protégées.
De plus, pour le responsable, la Tunisie doit renforcer et garantir une mobilisation permanente des financements. Et ce, pour une meilleure gestion des ASPIM sur le long terme.
Tout d’abord, s’agissant de l’île de Kneiss, « les principales remarques des groupes d’évaluation concernent le manque de gestion et de contrôle du site. Notamment pour aménager et gérer la pêche à pied de la palourde et le Contrôle de la pêche avec de larges filets (Kiss) », a-t-il encore fait savoir.
Puis, pour la cas de la Galite, les principales remarques concernent le manque de prise en compte de la composante archéologique du site. Car il mérite une meilleure valorisation via la création de partenariats avec l’Institut National du Patrimoine; outre l’absence d’un plan d’urgence pour lutter contre les pollutions accidentelles.
Ensuite, le responsable a mis l’accent sur la nécessité de mieux conserver la biodiversité́ au sein de ce site. Et ce, en aménageant un arboretum pour préserver in-situ ou ex-situ les variétés locales. Il s’agit également de la poursuite des activités de formation et de partenariat avec les institutions scientifiques et les ONG.
Enfin, pour le Parc National de Zembra, les experts ont évoqué l’absence d’un plan d’urgence pour faire face aux risques anthropiques majeurs. Y compris les risques liés au trafic maritime. Il y a aussi des problèmes d’érosion qui affectent les sites archéologiques de Zembra. Ces problèmes méritent plus d’attention.
Techniques de révisions périodiques
Par ailleurs, interrogé sur la révision périodique ordinaire, le responsable a expliqué que l’évaluation est réalisée par une Commission Technique Consultative mixte nationale/indépendante.
« En cas d’évaluation négative, les Points Focaux recommandent à la COP d’accorder à l’ASPIM une période provisoire de six ans au maximum. Période au cours de laquelle le pays concerné doit lancer des mesures correctives », a-t-il avancé. Tout en ajoutant qu’avant la fin de la période de six ans, une révision extraordinaire aura lieu.
De ce fait, l’ASPIM quittera la période provisoire et entrera de nouveau dans le processus normal de révision. Et ce, si la révision extraordinaire conclut que les mesures recommandées ont été mises en application et que les statuts légaux ainsi que les mesures de protection écologiques ont été revus, au cours de cette période. C’est ce qu’explique le responsable.
Notons que si la révision extraordinaire conclut que les dégâts sont irrémédiables ou que les mesures nécessaires n’ont pas été mises en application au cours de la période provisoire, les Parties peuvent suggérer à l’État concerné de faire sortir le site de la liste des ASPIM.
D’après TAP