Enda inter-arabe lance le projet « Enfants, citoyen(ne)s et entrepreneur(e)s de demain (ECED) », visant à réduire le décrochage scolaire en Tunisie. Et ce, grâce à un consortium les partenaires internationaux UNICEF et Aflatoun International, le partenaire national du Ministère de l’Education et des partenaires locaux (public, privé, société civile, population).
En effet, Enda inter-arabe affirme que ce projet intervient en alignement avec le quatrième Objectif de Développement Durable (ODD). Il s’agit de «Garantir l’accès à une éducation sociale et financière de qualité, inclusive. Et centrée sur l’enfant pour tous les enfants et les jeunes. En particulier les plus vulnérables ». Il s’aligne, également, avec le projet « Modèle à 4 Dispositifs (M4D) » initié par l’UNICEF.
Par ailleurs, le projet ECED intervient à partir de ce mois jusqu’à novembre 2020. Et ce, dans les écoles primaires des gouvernorats de Bizerte et de Kasserine.
Il vise la réduction du décrochage scolaire et la réintégration des décrocheurs. Notamment par la promotion d’une école inclusive et accueillante; et la mise en place de mécanismes d’écoute. Ainsi que par le dialogue et l’acquisition des compétences de vie.
Objectifs
- Faire de l’école un lieu agréable et propice à l’apprentissage et l’épanouissement ;
- Permettre à toutes et à tous l’accès à une éducation inclusive et de qualité. Ainsi que l’acquisition des compétences essentielles de vie ;
- Instaurer des mécanismes de transfert d’apprentissage et de transfert de savoirs. Et ce, afin d’assurer la pérennité et la durabilité des interventions.
Afin d’atteindre ces objectifs, le projet ECED propose :
- Remise en état de fonctionnement des blocs sanitaires et des cantines ;
- Déploiement du programme Aflatoun ;
- Accompagnement d’initiatives gérées par les enfants dans le cadre des clubs Aflatoun (jardin en permaculture, facilitation culturelle,…) ;
- Conscientisation des communautés locales. Tout en prônant la culture en tant que levier d’accès aux droits ;
- Plaidoyer en vue de préparer la mise à échelle au niveau national du programme Aflatoun.
Décrochage scolaire en Tunisie, enjeu important et majeur !
En fait, le phénomène de décrochage scolaire en Tunisie constitue un enjeu important et majeur. Il provoque un déséquilibre de la cohésion et de l’équité sociale.
Il s’est brusquement amplifié dans la Tunisie d’après-révolution. D’où, plus de 100 000 élèves de primaire et secondaire ont quitté l’école. Et ce, avant d’avoir terminé un cycle pour la seule année 2012/2013. Selon le Ministère de l’Education. Cette tendance ne s’est pas depuis inversée. Et elle touche même des élèves, a priori, sans problèmes majeurs d’insertion scolaire.
Le Bulletin de l’Education Nationale issu en mars 2017 est plutôt alarmant en matière de taux d’alphabétisation et de disparités entre régions. En chiffres : de 10,3% à Ben Arous à 35% à Kairouan, 32,6% en milieu non-communal contre 13% en milieu communal ; et 25.6% pour les femmes contre 12.8% pour les hommes.
Selon des études récentes, plusieurs facteurs favorisent la recrudescence de la déscolarisation. Dont des facteurs structurels, pédagogiques et culturels liés à l’environnement.