Le Cercle Kheireddine et le Forum Ibn Khaldoun pour le développement organisent le 18 janvier une rencontre-débat. Elle se déroulera au siège de l’UTICA, sur le thème: « La soutenabilité de la dette tunisienne ».
En effet, l’objet de la rencontre qu’organisent le Cercle Kheireddine et le Forum Ibn Khaldoun est de présenter l’état des lieux de la dette tunisienne. Mais aussi de son échéancier de remboursement à moyen terme. Et d’examiner sa soutenabilité au regard de différents scénarios.
En outre, il s’agit de dégager les voies et moyens qui sont de nature à préserver la soutenabilité de notre dette à moyen et long termes. De même qu’à inscrire la Tunisie dans une trajectoire de croissance durable.
Deux conférences introductives sont programmées. Une première conférence sera animée par Mme Lamia Zribi, ancienne ministre des Finances, sur « La dette extérieure : présentation et diagnostic ».
Puis, Abdelhamid Triki, ancien ministre du Plan et de la Coopération Internationale, animera une deuxième conférence sur « La dette extérieure: ses défis et les moyens de les surmonter ».
Enfin, Mahmoud Ben Romdhane, Président du Conseil d’Orientation Stratégique du Cercle Kheireddine, sera le modérateur de cette rencontre.
Plus de 78 milliards!
Depuis 2011, la Tunisie est entrée dans une période d’endettement croissant à un rythme très rapide. Non pour financer ses investissements, mais ses dépenses improductives: masse salariale du secteur public et dépenses de compensation, notamment énergétiques.
Compte tenu de ses déficits extérieurs et de la très grave détérioration de son solde courant, le pays a de plus en plus tendance à recourir à des financements extérieurs.
La dette extérieure totale (celle de l’Etat et des entreprises) a atteint plus de 78 milliards de dinars en 2018, soit 74% du PIB. Quant au service de cette dette, il a connu un bond spectaculaire à partir de 2017: un doublement par rapport à la moyenne 2011-2015.
Les années 2020-2025 sont des années de fortes tensions sur les finances externes de la Tunisie: au taux de change actuel du dinar vis-à-vis des principales monnaies internationales, le pays devra rembourser aux créanciers un montant annuel moyen de 10 milliards de dinars. Soit le triple de la moyenne 2011-2015.
Tous les scénarios sont possibles
Compte tenu de la rigidité de son cadre macro-financier (en particulier, une croissance molle, un déficit énergétique incompressible à moyen terme s’établissant à un minimum de 7 % du PIB), la Tunisie ne pourra honorer sa dette sans lever des fonds auprès de ses partenaires internationaux d’un montant avoisinant le service de sa dette.
A ce jour, rien n’est prévisible. Le Fonds Monétaire International n’a pas procédé aux décaissements programmés. Il considère que le pays n’a pas mis en œuvre les réformes et les mesures de redressement.
Les autres institutions financières internationales ou régionales ont certes décaissé les prêts programmés, mais partagent la même analyse. Même si elles venaient à modifier leur diagnostic, se pose la question de notre exposition /pays qui viendra limiter leurs engagements nouveaux en faveur de la Tunisie. Tous les scénarios sont possibles.