Après avoir fait tomber le gouvernement de Habib Jemli désigné par Ennahdha, la question qui se pose est : quelle est la prochaine étape de l’après échec ? Selon l’article 89 de la Constitution, il est du rôle du Président de la République de désigner une personnalité afin de former son équipe ministérielle.
Il est clair que Habib Jemli n’a pas bénéficié de l’appui des députés de l’ARP. De ce fait, le Président de la République devra engager des consultations dans un délai de dix jours avec les partis politiques, les coalitions et les groupes parlementaires. Et ce, en vue de charger la personnalité jugée la plus apte, afin de former un gouvernement dans un délai maximum d’un mois. Autrement dit, un mois encore de tractations. Qu’en pensent certains députés ?
Safi Saïd, député indépendant, souligne dans une déclaration à leconomistemaghrebin, qu’une chose est sûre, sur le plan formel, c’est aux partis politiques de proposer trois noms et c’est au Président de la République de choisir la personne la plus qualifiée. Il ajoute : « Le Chef de l’Etat veut un gouvernement qui bénéficie de l’appui de tous ».
Oussema Khlifi : « Il ne s’agit, en aucun cas, du gouvernement du président »
Oussema Khelifi, un des dirigeants du parti 9alb Tounes, revient sur l’échec du gouvernement de Jemli qui n’a pas vu le jour. Il estime que le gouvernement proposé n’est pas apte de gérer le pays. « C’est une décision mûrement réfléchie de ne pas voter pour ce gouvernement ». Interrogé sur la prochaine étape, il a répondu dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com : « Il ne s’agit pas d’un gouvernement du président, mais d’un volet constitutionnel qui dit que le président doit nommer la personne la plus apte. Et ce, avec un consensus national qui fait partager tous les avis politiques ».
Il ajoute : « De ce fait, il doit demander à tous les partis politiques et les composantes du pays de nommer une personnalité qui peut constituer le gouvernement. Il ne s’agit, en aucun cas, du gouvernement du président. Mais il a l’obligation de voir avec les parties prenantes. Le président est élu par le peuple, néanmoins c’est au Parlement de décider du vote.
Il conclut : « Il a une obligation morale et politique constitutionnelle de voir ceci avec les gens qui représentent le Parlement ».
Aujourd’hui, la balle est dans le camp du Président de la République de désigner une personnalité indépendante. Et qui a la possibilité de rassembler toutes les parties prenantes y compris la centrale syndicale. Car les défis de la prochaine étape sont essentiellement socio-économiques entre autres. Mais aussi de proposer un autre modèle de développement qui coïncide, aujourd’hui, avec l’ère des nouvelles technologies. A suivre !