Le président de la République Kaïs Saïed devrait se prononcer en ce lundi 20 janvier sur la personnalité apte à former son gouvernement. L’heure du verdict sonnera dans quelques heures.
Alors, la grande question que tout le monde se pose est la suivante: qui Kaïs Saïed choisira-t-il dans les listes présentées par les partis politiques? On aura certainement la réponse dans la journée et probablement peu avant minuit.
Cela dit, étant donné sa qualité de constitutionnaliste, le Chef de l’Etat Kaïs Saïed devrait tenir compte des textes de loi de la Constitution, notamment l’article 89.
Que dit l’article 89 de la Constitution?
L’article 89 de la Constitution stipule que « le Président de la République engage des consultations dans un délai de dix jours avec les partis politiques, les coalitions et les groupes parlementaires; en vue de charger la personnalité jugée la plus apte, en vue de former un gouvernement dans un délai maximum d’un mois ».
Le même article mentionne que si, dans les quatre mois suivant la première désignation, les membres de l’Assemblée des représentants du peuple n’ont pas accordé la confiance au gouvernement, le Président de la République peut décider la dissolution de l’Assemblée des représentants du peuple et l’organisation de nouvelles élections législatives dans un délai d’au moins quarante-cinq jours et ne dépassant pas quatre-vingt-dix jours. »
De ce fait, d’ores et déjà la Constitution tunisienne nous apporte quelques éléments de réponse. Il s’avère que Kais Saïed est obligé de choisir parmi les noms proposés. En effet, il ne peut, en aucun cas nommer qui il veut au poste de Chef du gouvernement.
Le doute plane pour Qalb Tounes
D’ailleurs, certains partis politiques doutent de ce qui va suivre. Comme c’est le cas d’Oussema Khlifi, député du parti Qalb Tounes qui tire la sonnette d’alarme en cas du non-respect de la Constitution. Il précise dans un post via les réseaux sociaux qu’il y aura des répercussions contre la légitimité électorale. « Ce qui est un crime. Et cela relève à une violation de la Constitution ».
De son côté, Khawla Ben Aïcha, dirigeante du parti Machrou3 Tounes souligne dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com que tout le monde connaîtra la réponse aujourd’hui. Elle poursuit: « Nous serons bientôt fixés et je ne suis pas vraiment fan des spéculations surtout que nous n’avons toujours pas cerné le personnage du président de la République ».
Et d’ajouter: « Ceci dit et selon l’article 89 de la constitution rien ne l’oblige à se plier à la volonté des partis puisqu’il doit certes les concerter. Chose qu’il a faite d’une manière assez atypique. Et cela lui laisse le libre arbitre de choisir la personnalité qu’il jugera la plus apte – selon lui – à former le gouvernent. »
En outre, « son choix éclairera certainement mieux sur ses intentions et orientations. Car, à travers la recherche d’un vrai consensus politique, l’ARP sera en difficulté, en tentant encore de concilier tous les acteurs… De ce fait, le choix du président de la République répondra à plusieurs interrogations et donnera le ton pour la suite des événements. »
Enfin, elle conclut: « Tout ce que je souhaite de mon côté, cest qu’il choisisse une personnalité compétente et qu’il mette l’intérêt du pays avant tout. ».
Rappelons que la présidence de la République vient de communiquer que l’annonce se fera sur sa page officielle seulement et non pas lors d’une conférence de presse.