Sous le haut patronage du gouverneur de la BCT, l’association « Mémoire de Hédi Nouira » a organisé, ce matin, un séminaire sous le thème « De la crise à la reprise : le programme économique et social du gouvernement Hédi Nouira 1971-1980 ». Et ce, à l’occasion du 27ème anniversaire du décès de Hédi Nouira.
Y ont pris part Ahmed El Karm, président de l’Association « Mémoire de Hédi Nouira », Chekib Nouira, fils de Hédi Nouira et président du C.N. Group, Mohamed Ennaceur et Foued Mbazaa, anciens présidents de la République. Ainsi que des anciens ministres, des banquiers et des représentants des médias.
Dans ce cadre, Ahmed El Karm a mis l’accent sur le programme économique et social du gouvernement des années 70. A cet égard, il a rappelé que Hédi Nouira a réalisé à cette époque des taux de croissance qui varient entre 9 et 12%. Soit une moyenne annuelle de 7,3%. Et ce, comme certains experts ont toujours dit, que ces chiffres dans le vert dépendent des résultats exceptionnels réalisés enregistrés par le secteur de l’agriculture. Lui-même, il reconnaît que « Gouverner, ce n’est pas pouvoir, c’est pleuvoir ». En disant également que « La pluie a voté pour moi ».
De par le secteur agricole, il y avait eu aussi, en 1973, le fameux choc pétrolier. Ce qui renflouait les caisses de l’Etat. Avec ces facteurs conjoncturels, M. Nouira a constitué la stratégie d’un véritable gouvernement. D’où il a adopté une approche stratégique assez profonde et forte.
M. El Karm a affirmé que cette approche était focalisée sur quatre points majeurs. Tels que :
- Exiger la bonne gouvernance comme étant un objectif fondamental dans la gestion de l’Etat ;
- Opter pour une politique libérale dont la touche sociale était forte, notamment dans les plans d’action et le budget de l’Etat;
- S’orienter vers le secteur privé;
- Réformer tous les aspects économiques et sociaux. Et ce, en tant que réformateur dans l’âme, réformateur précurseur…
En outre, Ahmed El Karm a précisé qu’on peut, aussi, reconnaître à M. Nouira, trois choses fondamentales. Il s’agit de sa contribution à la mise en place des institutions modernes et d’un modèle de développement économique qui a réussi en son temps. Et que Hédi Nouira était parmi les plus grands nationalistes. Il a fait autant d’efforts sans calcul pour l’intérêt de l’économie tunisienne et du pays.
Marouane El Abassi : « Pour une BCT à un niveau méditerranéen en 2024 »
De son côté, le gouverneur de la BCT, Marouane El Abassi, a rappelé que Hédi Nouira a enraciné dans la BCT la culture du travail, de la volonté et du gardien du temple (crédibilité des chiffres). Et il a laissé son empreinte en traçant une ligne très claire, celle du sérieux et que du sérieux.
En misant toujours sur ces principes, M. El Abassi a précisé : « Dans notre nouvelle réflexion stratégique 2020/2024, nous visons une BCT à un niveau méditerranéen et non plus maghrébin. D’ailleurs, à l’époque de Hédi Nouira, la BCT a atteint ce niveau et même plus ».
Au final, il a tenu à dire que dans le gouvernement Nouira, chacun a été extrêmement bon à son poste. Il y avait des ministres de très grande qualité. Ils ont été des Messies des années 70. « M. Nouira croyait toujours que la politique est le pouvoir d’achat du citoyen. Il était, aussi, conscient de l’importance de la production et la productivité. Et c’est lui qui a créé la classe moyenne prospère qui constitue aujourd’hui la stabilité de la Tunisie ».
Notons que M. Chekib Nouira n’a pas raté l’occasion de remercier tous les participants en indiquant : « Je suis très ému de vous voir aujourd’hui très nombreux pour le 27ème anniversaire du décès de mon père. Un très grand merci à vous tous ».
Qui est Hédi Nouira en bref
Né le 5 avril 1911 à Monastir et décédé le 25 janvier 1993 à La Marsa, Hédi Nouira était un militant et un homme d’Etat. Il était le concepteur de la première politique monétaire tunisienne moderne et le fondateur de la BCT.
Il avait été nommé le 2 novembre 1970 Premier ministre. Et ce, afin d’assainir, consolider, redresser et réformer l’économie tunisienne.
M. Nouira était réputé pour sa rigueur, sa compétence et son militantisme…
En 1978 (Vème Plan de développement), le gouvernement Nouira tablait sur une croissance de 10% et la création de 41 000 emplois. Durant dix ans au poste de Premier ministre, il avait procédé à 26 remaniements.
Nous y reviendrons…