A guichet fermé, la troupe musicale Trio Joubran s’est produite sur la scène de l’Opéra de la Cité de la Culture, à Tunis hier, 4 février. Et ce, dans le cadre de la deuxième édition du Festival arabe de la musique engagée.
Associer les vers du poète palestinien Mahmoud Darwich à la musique de Trio Joubran. Tel est le visa des auditeurs pour un univers où ils se retrouvent ensorcelés par le truchement du verbe. Et par les notes de trois luths qui secouent les coins et les recoins des âmes. C’est ainsi que les spectateurs furent pris sous l’emprise de trois charmes. D’abord, par le jeu de lumière qui a scintillé de mille éclats. Ensuite, la poésie de Mahmoud Darwich qui rappelle que la Palestine est au centre de la création artistique du Trio. Enfin, par l’harmonie des trois luths dont les notes se sont embrassées et embrasées dans une symbiose inégalable.
Qu’un groupe de musique engagée se produise sur scène à guichet fermé ne peut être qu’à l’honneur du public tunisien. Ce dernier se réaffirme comme un féru de musique engagée, élitiste et recherchée à la fois. Et ce, contre une idée reçue avançant que tout le public tunisien est amateur de musique people.
Il relève aussi du bon choix de la direction du festival qui a misé, entre autres, sur la musique palestinienne. Et leur dernier concert remonte à 2014. Un choix qui coïncide avec la proclamation du deal du siècle par le locataire de la Maison-Blanche. Ainsi, la Tunisie accueille la résistance artistique palestinienne. A l’instar de l’accueil fait à l’Organisation de Libération de la Palestine, en 1982.
D’ailleurs, avant le début du récital, le Chef de la troupe rappelait que le sang des martyrs tunisiens et celui des martyrs palestiniens se sont mêlés. Faisant ainsi allusion au raid de l’armée de l’air israélienne du 1er octobre 1985, ordonné par le Premier ministre israélien de l’époque Shimon Peres; contre le quartier-général de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), à Hammam Chott.
Cependant, la résistance artistique et la résistance armée sont indissociables. Les arts, toutes disciplines confondues, ne peuvent que célébrer les prouesses de tous les mouvements de libération dans le monde. L’artiste soucieux des causes nobles de sa patrie ne peut que se mobiliser.