Une chose est sûre, cela bouge au sein de la diplomatie tunisienne. Et l’annonce d’hier en est une preuve supplémentaire. En effet, l’ambassadeur tunisien à l’ONU, Moncef Baati, vient d’être rappelé à Tunis; où il devrait être mis fin à ses fonctions.
Ainsi, il est normal, comme dans tout secteur, que la diplomatie tunisienne doive faire face à des changements. Cependant, reste à savoir quelles sont les vraies raisons de ce dernier changement?
A cet égard, Elyes Kasri, ancien ambassadeur de Tunisie à Séoul et bien d’autres pays comme la Corée, l’Inde, Japon et en Allemagne s’exprime, dans un post sur sa page officielle Facebook. Il souligne: « Les récents changements à la présidence de la République et le rappel soudain de notre représentant permanent à New York commencent à nous aider à mieux cerner la personnalité du président Kaïs Saïed. Ses capacités de leadership et ses convictions politiques, notamment pro palestiniennes. »
Il ajoute: « En l’absence d’explications convaincantes de la part de la présidence de la République, la déception et l’inquiétude sont permises. »
« Le Deal du siècle » en est-elle la raison?
Cependant, l’ancien ambassadeur avance une explication. Ce rappel serait lié au projet palestinien de résolution condamnant le « Deal du siècle ».
Alors, il précise dans ce contexte: « Il faut le comprendre comme la volte-face brutale au sujet du soutien à la cause palestinienne. Et le rappel de l’ambassadeur tunisien auprès des Nations Unies qui s’était activé au Conseil de sécurité pour faire dénoncer la « deal du siècle » américaine au détriment des droits légitimes du peuple palestinien ».
Enfin, il ajoute: « Il serait difficile au président Saïed d’affronter le regard et l’opprobre du président Mahmoud Abbas et des chefs d’Etat arabes et africains qui auront des difficultés à comprendre ce retournement (pour ne pas utiliser un terme plus dur) du pays qui assume la présidence de la Ligue des Etats arabes et représente les pays arabes au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Déception, humiliation, amertume, rage, désespoir… »
Enfin, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, M. Kasri souligne: « La diplomatie tunisienne a toujours essayé d’être la voix de la raison, de la légalité internationale et de la coexistence pacifique. »