L’APTBEF vient d’organiser la 8ème édition du Salon International de la Banque, de l’Assurance et des Services Financier « Expo Finances 2020 ». Et ce, en collaboration avec la FTUSA et le groupe Sogefoires. Y ont pris part, notamment: le ministre des Finances, Ridha Chalghoum; le vice-Gouverneur de la BCT, Nadia Gamha; le président de l’APTBEF, Habib Benhadj-Kouider; et le président de l’UTICA, Samir Majoul.
Ainsi, le salon Expo Finances 2020 constitue un RDV incontournable de rencontres et d’échanges. Et ce, entre les différents acteurs et professionnels du secteur financier et bancaire en Tunisie. Ainsi que les porteurs de projets et les créateurs de produits financiers innovants.
A cette occasion, le ministre a annoncé que ce salon est une occasion pour continuer à travailler sur les moyens d’équiper l’entreprise tunisienne. Notamment de tous les leviers financiers indispensables pour être compétitive. Puisqu’elle travaille dans un cadre ouvert et qu’elle est en concurrence avec des entreprises internationales.
De plus, il a ajouté que la disponibilité des financements est primordiale pour la survie de l’entreprise. En parlant du financement, cela concerne aussi les moyens et les dispositifs nécessaires. Et ce, pour l’obtenir instantanément et bénéficier d’un service rapide. Notamment avec la possibilité de faire des transferts instantanés selon les standards internationaux. Sachant que tout retard pourrait causer des coûts supplémentaires.
Inclusion financière
En outre, M. Chalghoum a précisé que l’inclusion financière est aujourd’hui la voie la plus rapide pour fournir des services efficaces et créer de l’emploi.
Dans le même sillage, Habib Benhadj-Kouider a insisté pour suivre la révolution du marché et la mutation du secteur. En affirmant que le salon Expo Finances 2020 est une opportunité d’affaires et de promotion des moyens innovants de paiement et des nouveaux services bancaires et financiers.
En fait, il a considéré qu’il est important d’organiser un tel salon. Car les visiteurs peuvent voir que les professionnels du secteur continuent à travailler pour mieux répondre à leurs attentes.
« La banque change aujourd’hui. Je parle d’une révolution digitale qui se fait au niveau des banques et de leur système d’information. Ce système touche le process, le personnel, l’offre de produits et la perception des clients », a-t-il précisé.
D’autre part, il a valorisé le rôle des jeunes. Tout en expliquant que l’évolution du secteur se fait grâce à eux et à leur capacité de résistance. Et ce, pour monter leurs propres projets. A cet égard, M. Benhadj-Kouider a appelé les professionnels à les accompagner.
Sur un autre plan, il a rappelé les réformes engagées au niveau du secteur bancaire et financier. Des réformes qui lui permettent aujourd’hui de continuer à se développer.
Au final, il a évoqué la nécessité de réussir le challenge du mobile payment. Et ce, en précisant que les personnes qui habitent en ville ou en campagne ont le droit d’accéder à des services bancaires.
Réforme du code des changes
De son côté, Samir Majoul a considéré que le financement est la problématique récurrente chez les entreprises tunisiennes. Particulièrement les micro-entreprises et les PME qui constituent le principal vivier de création d’emploi. Et elles représentent une majorité dans le tissu économique national.
Il a, dans ce sens, souligné que l’absence des fonds nécessaires à la réalisation des investissements et l’accès difficile aux crédits bancaires ont poussé certains grands groupes à annuler leurs projets d’investissement.
Ensuite, le président de la centrale patronale a appelé les autorités financières à réformer le code des changes. « Nous avons besoin d’une monnaie qui nous connecte au reste du monde et non une monnaie qui nous isole. Nous pensons que le non convertible a fait son temps. Il faut passer maintenant à la convertibilité du dinar. Et ce, pour pouvoir saisir les opportunités offertes par l’économie mondiale », a t-il estimé.
Pour sa part, Nadia Gamha a déclaré que la révolution numérique est aujourd’hui une réalité incontournable. Elle envahit le quotidien de tout le monde et conditionne son style de vie. Elle bouleverse, selon ses propos, l’industrie bancaire et le monde de la finance en général.
Par ailleurs, la responsable a indiqué que les acteurs financiers classiques, notamment les banques et les assurances, sont en train de gérer un véritable problème d’adaptation aux exigences actuelles du secteur. « Selon une étude réalisée récemment, près de trois milliards de personnes dans le monde utiliseront leurs téléphones mobiles, tablettes, ordinateurs et montres connectées. Et ce, pour accéder aux services bancaires en 2021 », a t-elle dit.
Et d’ajouter que devant ce constat, les banques seront contraintes à se réinventer sans perdre de temps. Si les banques ne se transforment pas, les clients n’hésiteront pas à aller chercher les services bancaires chez de nouveaux acteurs non bancaires. A l’instar des GAFA, opérateurs téléphoniques, géants du commerce électronique, Fintechs.
De même, Mme Gamha a mis en exergue le rôle joué par la BCT dans la promotion des nouvelles technologies et de la Fintech. Et ce, afin de démocratiser l’accès aux services financiers de qualité et à moindre coût. Ainsi que de soutenir sa stratégie de Decashing.
En guise de conclusion, elle a rappelé que la BCT a encouragé l’intégration des nouvelles technologies à travers plusieurs initiatives. A savoir:
- La création, en 2019, d’un comité Fintech dont le rôle est de faciliter l’interaction avec l’écosystème de Fintech;
- La circulaire émise par la BCT, en décembre 2019, pour encadrer l’activité de nouveaux opérateurs sur le marché bancaire;
- Le lancement, en janvier 2020, de la Sandbox réglementaire qui constitue un espace sécurisé. Et ce, pour que les Fintechs viennent expérimenter leurs nouvelles solutions dans les domaines bancaire et financier.