« On ne peut sortir de la crise de formation du gouvernement qu’en se référant à la Constitution. Et non aux interprétations de ceux qui émettent des Fatwas « . C’est ce qu’affirmait, hier, le président de la République, Kaïs Saïed. Et ce, dans une vidéo publiée sur la page officielle de la présidence.
Ainsi, Kaïs Saïed précise que « malheureusement, les Fatwas émises de temps à autre ne sont ni innocentes ni fondées sur des bases scientifiques ». Et ce, lors de son entretien, hier au palais de Carthage, avec Youssef Chahed et Rached Ghannouchi.
Et d’ajouter: « Le peuple m’a élu et m’a confié cette responsabilité ». Tout en précisant qu’il s’appuie, dans sa mission, sur le texte de la Constitution. Et que face à la situation actuelle, il va falloir appliquer l’article 89 de la Constitution.
Un entretien qui intervient sur fond de crise au niveau de la formation du gouvernement. Pour M. Saïed, la Tunisie n’a pas été touchée par pareille crise depuis son indépendance.
Egalement, cet entretien intervient au moment où des dirigeants d’Ennahdha ont appelé à l’application de l’article 97 de la Constitution. Notamment pour éviter l’organisation de nouvelles élections.
Une issue rejetée par le président de la République. Il a mis en garde contre la « gravité d’outrepasser la Constitution par la Constitution ».
En effet, il a estimé que le texte de la Constitution est clair. Et que l’article 89 doit être appliqué dans la formation du gouvernement.
Ainsi, d’après ledit article « si, dans les quatre mois suivant la première désignation, les membres de l’ARP n’ont pas accordé la confiance au gouvernement, le président de la République peut décider la dissolution du parlement. Ainsi que l’organisation de nouvelles élections législatives dans un délai d’au moins 45 jours. Et ne dépassant pas 90 jours ».
Saïed a écarté le scénario de l’application de l’article 100 de la Constitution
En outre, M. Saïed a écarté le scénario de l’application de l’article 100 de la Constitution. Et ce, dans la mesure où il ne s’agit ni de démission ni de décès. « Au cas où le gouvernement n’obtiendra pas la confiance de l’ARP, il y a aura recours au peuple », a-t-il affirmé.
Il a, en fait, appelé toutes les parties à assumer leur responsabilité en cette étape historique et décisive.
Par ailleurs, le président a évoqué le concept de gouvernement d’affaires courantes, selon plusieurs expériences comparées. Tout en précisant qu’une fois que le nouveau parlement prend ses fonctions, le gouvernement qui était en place devient un gouvernement d’affaires courantes, avec des prérogatives bien limitées. » Les institutions de l’Etat continueront à fonctionner quel que soit le résultat du vote sur le nouveau gouvernement « , a t-il assuré.
Avec TAP