La Banque centrale de Tunisie (BCT) vient de publier une note sur les évolutions économiques et monétaires et les perspectives à moyen terme. S’agissant des perspectives de l’inflation à moyen terme, les dernières prévisions de la BCT laissent entrevoir une poursuite d’une graduelle détente du rythme de progression des prix à la consommation dans les mois à venir.
Les prévisions de la BCT tablent sur un taux d’inflation moyen de 5,3% en 2020, niveau auquel il devrait se stabiliser aussi en 2021. Pour rappel, le taux d’inflation s’est atténué à 6,7% en 2019, après un pic à 7,3% en moyenne en 2018.
Par principale composante, l’inflation des produits administrés devrait, selon la note de la BCT, poursuivre son ascension durant le premier trimestre 2020, pour atteindre un niveau historiquement élevé de 5,5%. L’inflation serait portée par la hausse des prix de certains produits à prix administrés, prévue dans la LF2020 et un effet de base haussier important.
Et d’ajouter que l’inflation des produits administrés devrait s’atténuer graduellement pour avoisiner 3,9%, sur l’ensemble de l’année 2020 et 2,7% en 2021. Et ce après avoir atteint des niveaux historiquement élevés durant les deux dernières années (4,6% en 2018 et 4,7% en 2019).
Quant à l’inflation des produits alimentaires frais, elle devrait s’inscrire en baisse graduelle, revenant de 8,3% en 2019 à 6% en 2020 et 5% en 2021. Le renforcement progressif de la production et l’absence de tensions importante au niveau de la demande devraient contribuer à la décélération de cette composante de prix à la consommation.
L’inflation sous-jacente devrait s’établir à 5,8% en 2020
L’inflation sous-jacente, mesurée par l’indice des prix à la consommation hors produits frais et produits à prix administrés, devrait s’atténuer graduellement pour s’établir, en moyenne, à 5,8% en 2020 après 7,2% en 2019.
« Cette décélération serait favorisée par l’appréciation récente et passée du taux de change du dinar et les perspectives modérées de la demande. Ainsi que la contribution importante de la baisse des prix de l’huile d’olive (estimée à -0,4 p.p.) », lit-on dans la note de la BCT.
En revanche, d’autres facteurs inflationnistes devraient freiner la poursuite de la décélération de l’inflation sous-jacente en 2021, tels que l’orientation haussière des prix internationaux des principaux produits de base et les pressions sur le budget de l’Etat et la balance des paiements. « Les récentes prévisions laissent présager une hausse de l’inflation sous-jacente à 6,3% en moyenne en 2021 », estime la BCT.
La persistance de l’inflation sous-jacente à des niveaux encore élevés, à court et à moyen terme en dépit d’une certaine détente, et les risques entourant la trajectoire future de l’inflation appellent à la vigilance.
D’ailleurs, rappelle la BCT, le Conseil d’Administration de la Banque centrale réuni le 6 février 2019, a jugé que le niveau actuel du taux directeur de 7,75% reste approprié et a décidé de le maintenir inchangé.
S’agissant des facteurs de risque sur les perspectives d’évolution de l’inflation, la BCT identifie cinq principales zones. Il s’agit, en effet, des prix internationaux (des produits alimentaires de base, pétrole, gaz et matières premières), les coûts de production (des intrants…), les finances publiques (relèvement des prix à la pompe et des prix administrés), la demande de consommation (hausse des salaires…) et la balance des paiements (hausse du service de la dette extérieur et pressions sur le taux de change du dinar).