Ce mercredi 26 février, après un mois de tractations, le chef du gouvernement désigné Elyes Fakhfakh est face aux députés à l’ARP, réuni en séance plénière, pour défendre le bien-fondé de ses choix.
Ce coup d’envoi a été donné par le président de l’Assemblée, Rached Ghannouchi, en présence de 180 députés.
Lors de son allocution, Elyes Fakhfakh a affirmé que la période actuelle est critique et que les défis sont majeurs. Il déclare : » Il est nécessaire aujourd’hui de rétablir la confiance avec le peuple. »
Et de poursuivre: « D’ailleurs, cette étape est déterminante du processus de transition démocratique. Il faut renforcer la bonne gouvernance ainsi que la transparence et la mise en place des réformes. De ce fait, il faut un gouvernement fort »
Conscient du poids de la responsabilité, il a fait remarquer aux députés qu’il s’agit d’un moment historique à saisir. Afin de réaliser les attentes du peuple.
Et il a poursuivi dans ce contexte: « Les Tunisiens étaient clairs dans leurs positions: être honnête et efficace. La principale revendication des Tunisiens est une vie décente, rien de plus ». A-t-il déclaré.
« Aujourd’hui, après 9 ans de transition politique, nous en sommes fiers. Mais il nous reste à concrétiser la transformation économique et sociale », a-t-il ajouté.
Le Chef du gouvernement désigné a poursuivi : « Aujourd’hui, il faut mettre un terme aux calculs partisans et donner la priorité à l’intérêt du pays ». « Notre objectif est clair: nous servons l’intérêt du pays ».
Et de poursuivre: « Nous sommes venus aujourd’hui pour poser la première pierre de la future Tunisie dont nous rêvons. Tout comme nous sommes venus pour un contrat plus fort et plus profond, un contrat qui rassemble les Tunisiens et met le pays sur la bonne voie … ».
Entre autres priorités qu’il compte mettre en oeuvre, celle relative à la lutte contre la pauvreté qui passe par l’amélioration le pouvoir d’achat des Tunisiens. En outre, au niveau du gouvernement, il a l’intention d’être ferme pour suivre l’application des mesures décidées. Telle la lutte contre la monopolisation des prix.
Sur le plan de l’investissement, Elyes Fakhfakh souligne à cet effet: « Sans investissement, point d’emplois ».
Selon lui, des mesures sur le court terme seront mises en avant pour rétablir la confiance.
Elyes Fakhfakh: « Sans investissement, point d’emplois «
En revanche, à l’échelle internationale, il a mis l’accent sur l’importance de l’investissement dans le continent africain. Ainsi que le renforcement d’une coopération équilibrée avec le partenaire européen, renforçant l’échange commercial et garantissant notre souveraineté et sécurité. Il précise dans ce contexte: « Nos partenaires et amis en Europe, en Afrique et partout dans le monde, je dis, nous développerons nos relations d’une manière qui profite à toutes les parties de manière équitable. Et nous nous engageons à respecter nos traités et toutes les conventions internationales. »
Tout comme, il s’est adressé aux pays voisins, ceux du Maghreb, en déclarant: « A nos voisins et amis, je dis, vous êtes nos frères et il n’y a pas de progrès ou de sécurité pour la Tunisie sans le progrès des pays du Maghreb et nous faisons partie intégrante de la nation arabe et islamique. Nous resterons ouverts à tous les peuples du monde, aux causes justes, en premier lieu la cause palestinienne. »
Les 7 grands projets d’Elyes Fakhfakh :
Par ailleurs, Elyes Fakhfakh a énuméré les 7 grands projets qu’il compte lancer sur le court terme:
- -Un programme structurel de réforme de l’État et l’achèvement de la décentralisation.
- -La réforme de l’enseignement public.
- -La réforme de la santé publique
- -La réalisation de la transformation numérique
- -Les énergies renouvelables
- -La réforme du secteur agricole
- -Intégration volontaire et renforcée au sein de notre continent africain, cap sur l’Afrique.
Tout comme il a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération avec les partenaires syndicaux. Il précise à cet égard: « Nos organisations nationales, dirigées par le Syndicat, la Fédération de l’industrie et du commerce et le Syndicat des agriculteurs poursuivent leur rôle national et nous espérons que leurs capacités seront renforcées ».
Quant à la présence des femmes dans l’avenir, elle sera plus que jamais renforcée. Il a déclaré à ce sujet : « Pour la première fois depuis l’indépendance, le gouvernement comprend une femme à la tête d’un ministère souverain. Nous la saluons et, à travers elle, les femmes tunisiennes qui s’imposent dans tous les domaines. Nous nous efforcerons de renforcer la présence des femmes aux postes de décision ».
Pour ce qui est des médias, il a fait savoir qu’il représente le 4ème pouvoir. Et à ce titre, il doit pouvoir jouir de toute sa liberté. Sans pression ni coercition.
Rappelons que le nouveau cabinet ministériel fait l’objet d’un consensus entre les partis et blocs parlementaires associés aux concertations. Et dont les représentants ont signé, ce lundi, lors d’une réunion au palais Dar Dhiafa à Carthage, le document contractuel relatif au plan d’action gouvernemental.
Le document a été signé par le président du bloc parlementaire d’Ennahdha, Noureddine Bhiri (54 députés), le secrétaire général du Courant démocrate Mohamed Abbou (22 députés), le secrétaire général du mouvement Echaab, Zouhaier Maghzaoui (15 députés), le président du mouvement Tahya Tounes, Youssef Chahed (14 députés) et le président du bloc parlementaire de la Réforme Nationale, Hassouna Nasfi (16 députés).