La capacité de propagation du Coronavirus est exceptionnelle. Intensification et accélération de la circulation des échanges et des hommes obligent. Ce virus microscopique de 0,13 micron, soit 500 fois plus petit qu’un cheveu, neutralise l’activité économique mondiale.
Dans les pays les plus concernés, les services de l’Etat, en général, et les services médicaux, en particulier, sont en première ligne dans cette crise sanitaire du coronavirus.
En Tunisie, comme ailleurs, on peut légitimement s’interroger sur l’état d’impréparation devant cette crise majeure. Mais l’heure est à la solidarité.
En Tunisie, comme ailleurs, on peut légitimement s’interroger sur l’état d’impréparation devant cette crise majeure du coronavirus
L’urgence réside dans la prévention et la protection de la population.Et ce, via un confinement strict, mais aussi des tests massifs et une distribution de masques à grande échelle aux citoyens. C’est ainsi que la Chine, Taiwan et la Corée du Sud sont parvenus à endiguer la propagation de l’épidémie … en attendant le vaccin.
Les méthodes d’endiguement en Asie
Alors que le coronavirus continue à se propager et à faucher par centaines les citoyens d’Europe et des Etats-Unis, la tendance s’est inversée dans les premiers foyers de l’épidémie née en Asie. Un résultat dont il convient de relater les raisons, pour mieux s’en inspirer.
D’abord, en Corée du Sud, l’option du confinement a été écartée. Le gouvernement a donné la priorité aux tests, sachant que le dépistage, l’hospitalisation et le traitement au Covid sont gratuits.
Ce dépistage/test systématique et d’autres mesures de distanciation sociale entrent en vigueur. Et ce, grâce au sens du civisme largement développé dans la population.
En Chine, si le confinement total a été décidé dans la ville de Wuhan, les mesures de restrictions ont été adoptées. Et ce en vue de limiter la crise dans l’espace, afin que l’ensemble du pays ne soit pas touché et que les autres régions puissent venir en aide à celles qui en ont besoin.
A cela s’ajoute une bonne et rapide information de la population et une mobilisation en force du personnel et institutions médicales. Dans ces pays, ces stratégies se sont révélées particulièrement efficaces pour freiner l’épidémie.
Toutefois, il faut reconnaître que certains aspects des méthodes employées (notamment le fait de retracer et de contrôler la circulation des personnes infectées via leurs mobiles) sont particulièrement intrusives et liberticides du point de vue de la conception des libertés fondamentales dans les démocraties occidentales.
De plus, les pays asiatiques sont forts d’une expérience relativement récente en matière de lutte contre ce type d’épidémie. En effet, de nombreux pays asiatiques ont été traumatisés par la précédente épidémie de coronavirus en 2015 : le MERS-COV (syndrome respiratoire du Moyen-Orient), mais aussi la pandémie du SRAS en 2003.
L’enjeu de la distribution des masques
Pour la population tunisienne, le défi de sa protection reste à relever : les tests massifs sont indispensables pour savoir qui est contaminé. Afin de mieux gérer sa sociabilité ou son traitement en cas d’aggravation. Or faute de moyens, ces tests ne sont pas à l’ordre du jour. Ce qui est de nature à propager ce virus invisible (par définition).
Si le confinement est impératif pour juguler la crise sanitaire, un minimum de mobilité – pour se nourrir notamment – s’impose aussi. Dans ces conditions, toute sortie nécessaire doit s’accompagner du respect de la distance métrique de un à deux mètres. Surtout, les masques représentent une « arme » indispensable dans la « guerre » contre le coronavirus.
Porter des masques pour accompagner les gestes barrières est pour toute la population, un élément clé pour participer à la contention de la pandémie.
Le port du masque est impératif, certes, mais quel type de masque ? Il s’avère que le masque chirurgical ne protège pas efficacement les personnels hospitaliers, compte tenu de la taille nano métrique du COVID-19.
En réalité, les seuls masques efficaces sont les masques « FFP2 » fabriqués notamment en Allemagne. Ce pays a décidé d’en interdire l’exportation.
Les cas de contamination par le coronavirus continuent à croître en Europe, principal foyer de la pandémie. En Italie, la situation relève de la « tragédie » nationale, tandis que les Etats-Unis prennent conscience de la menace surtout qu’une seconde vague semble émerger en Asie.
Reste l’Afrique, où l’on n’ose pas imaginer les conséquences à venir … « L’Afrique devrait se réveiller, mon continent devrait se réveiller ». Tel était il y a quelques jours l’appel lancé par le directeur de l’Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus. Depuis, la liste des pays touchés ne cesse de s’allonger et les décisions fortes prises par les Etats se multiplient. En attendant le pire ?