Nous affrontons la pandémie du coronavirus, évidemment, avec tous les maux qui l’accompagnent. Or, il est bon de remarquer que durant son séjour indésirable dans notre pays, le coronavirus (Covid-19) nous a révélé la gravité de la fracture existant entre les zones côtières et les zones intérieures. Neuf ans après la révolution, les inégalités restent aussi grandes qu’elles l’étaient en janvier 2011.
Ainsi, on peut illustrer cette situation par la grande disparité dans le service public, en termes d’équipements et de distribution des lits en réanimation, selon les régions. Et ce, pour les accueillir les malades du coronavirus.
Il est donc clair que l’État n’a pas réussi à proposer un plan stratégique à même de réintégrer les régions intérieures tunisiennes dans le système économique national. De plus, l’État a montré son incapacité à diversifier l’économie de la région. Et sa réticence au fil des ans à construire de nouvelles infrastructures; ainsi qu’à investir dans le domaine sanitaire ou autre.
Ainsi, le défi majeur auquel fait face la Tunisie aujourd’hui est celui du développement des régions intérieures. Celles d’où sont parties les grandes révoltes de 2010. Ceci constitue un enjeu vital pour la pérennité du pays. Il est temps d’abandonner la politique de prélèvement extrême des ressources naturelles. Elle est devenue politiquement insoutenable. Mais plutôt de réintégrer les régions intérieures tunisiennes dans le système économique national.
Les solutions existent
Il faut accélérer la mise en place de la Banque des régions. L’objectif étant de donner aux régions l’occasion d’avoir les moyens financiers requis et de ne plus être tributaires du pouvoir central.
Comme en France, l’expérience de la BPI (Banque Publique d’Investissement) est une « success story » de l’avis de la majorité des structures d’appui françaises. Elle est présente dans toutes les régions sous forme de guichets uniques. Elle constitue un pôle financier et un vis-à-vis unique en matière de financement.
Il est indispensable aussi de mettre en place des agences régionales de développement économique ayant une orientation résolument commerciale. Pour notamment mieux faire connaître la région et ses atouts, détecter de nouveaux projets d’investissement et assurer le suivi des projets déjà installés.
Il faut créer des comités régionaux de facilitation dont la mission principale est d’identifier et de pallier les entraves en matière d’investissement. Et ce, à travers, notamment, la rationalisation et la simplification des procédures administratives. Ces comités doivent regrouper des acteurs du secteur public impliqués dans l’investissement et les représentants du secteur privé. Ils doivent s’appuyer sur une dizaine de comités techniques thématiques chargés de proposer des plans d’action annuels.