Le FMI a annoncé hier les chiffres tant attendus de la croissance mondiale : -3% pour 2020. Une contraction historique pour tous les pays, jamais vue depuis la Grande Dépression.
Les prévisions tablent sur une reprise pour 2021. Mais elle reste néanmoins tributaire de l’amélioration de la situation sanitaire. Pour rappel, nous avons commencé l’année avec des estimations de croissance de 3,3% pour 2020 et 3,4% pour 2021.
Le grand verrouillage
L’institution qui siège à Washington est très inquiète car les incertitudes sont fortes aussi bien sur la durée que sur l’intensité du choc économique. Stimuler la croissance serait encore plus compliqué à mettre en place. Et ce, compte tenu des politiques de distanciation sociale et d’isolement qui vont encore nous accompagner longtemps. Les difficultés économiques ont concerné tous les pays. Selon les responsables du FMI, sur 189 pays membres, 90 ont demandé un soutien financier. Le Fonds peut compter sur sa capacité de prêt de 1 000 milliards de dollars pour soutenir les différents pays.
A l’heure actuelle, les pays sont appelés à accorder une priorité absolue aux dépenses sanitaires et aux investissements médicaux. Pour sauver les entreprises, il faut accorder des reports d’impôts, des subventions et des transferts sociaux tout en veillant à préparer l’après-confinement.
Les scénarii de la reprise
Reprendre le chemin de la croissance en 2021 n’est pas aussi évident. Le scénario le plus optimiste est basé sur la disparition de la pandémie au cours de la seconde moitié de l’année et le succès des mesures de soutien massif aux entreprises et aux individus. Dans ce cas, le FMI prévoit une croissance mondiale de 5,8%. Ce taux ne permettra pas de récupérer les pertes de 2020 car le niveau de l’activité économique devrait rester inférieur à celui initialement prévu. La perte cumulée de PIB mondial en 2020 et 2021 due à la crise pandémique pourrait s’élever à environ 9 000 milliards de dollars.
Si la pandémie continue à marquer le second semestre 2020, le prolongement des mesures de confinement vont conduire à une détérioration des conditions financières et à de nouvelles ruptures des chaînes d’approvisionnement mondiales. Dans ce cas, le PIB mondial chuterait encore davantage : de 3% supplémentaires en 2020 et de 8 % en 2021 si la contagion venait à se prolonger jusqu’en 2021.
La Chine s’en sort bien !
Par pays, les chiffres sont surprenants. Les Etats-Unis sont bien partis pour terminer l’année sur une baisse de 5,9% du PIB. Cette contre-performance reste moins grave que celle de l’Union Européenne qui va enregistrer une baisse de 7,5%. L’Italie devrait perdre 9,1% contre 8% pour l’Espagne. Il s’agit des deux pays européens les plus touchés par le COVID-19. Le chômage devrait s’aggraver dans tous les pays : 10,4% aux Etats-Unis (3,7% en 2019) et 10,4% en Union Européenne (7,6% en 2019).
A l’autre bout du spectre, nous trouvons la Chine. Le pays va quand même parvenir à réaliser une… croissance de 1,2% cette année.
En ce qui concerne les pays maghrébins, le tableau est quasiment identique. La Tunisie va perdre 4,3% contre 3,7% pour le Maroc. L’Algérie serait la plus touchée en perdant 5,2%. Pour 2021, c’est elle qui devrait enregistrer la meilleure hausse de 6,2%, suivie du Royaume de l’Atlas (4,8%) et de la Tunisie (4,1%). Dans tous les cas de figure, les trois pays auront besoin de l’appui provenant d’autres économies plus avancées et des institutions financières internationales pour pouvoir redémarrer.