La présidente de la Chambre nationale de l’enseignement privé, Latifa Farhat Boughattas, affirme que le secteur de l’enseignement privé a subi de plein fouet les répercussions du confinement sanitaire général.
Dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com, l’intervenante déclare que les répercussions commencent à se faire sentir depuis le mois de mars, date de l’annonce du confinement sanitaire général.
Ainsi, elle précise que les établissements scolaires, écoles, collèges et lycées privés n’ont même pas reçu les honoraires des parents. Pourtant, « nous avons dû payer toutes les charges du mois de mars », lance-t-elle. Et de continuer que tous les employés ont reçu leurs salaires pendant ce mois. D’ailleurs, elle confirme qu’il n’est pas facile de payer le loyer dans le cas des établissements qui ont loué des espaces pour enseigner. Car, si certains ont pu faire des arrangements avec les propriétaires. D’autres n’ont pas pu trouver un terrain d’entente avec eux, surtout que les loyers sont chers.
En outre, la présidente de la chambre n’a pas sans caché son inquiétude quant aux charges du mois d’avril. Alors que tous les établissements privés sont fermés. « Nous n’avons même pas récupérer les dus des parents du mois de mars et parfois d’autres mois », indique-t-elle. Et ce, en raison de la situation de confinement.
De ce fait, les établissements de l’enseignement privé font face actuellement à une situation d’incertitude et de déséquilibre financier, d’après Latifa Farhat Boughattas.
Des cours au mois de juillet
Aussi, elle annonce la disposition des établissements à enseigner pendant le mois de juillet ; afin de se rattraper. Surtout si le confinement se poursuit jusqu’au mois de juin. Dans ce cas de figure, tout établissement mettra en place un kit sanitaire. Et de rappeler que tous les élèves dans les établissements scolaires sont déjà suivis par un médecin scolaire. Auquel s’ajouterait un infirmer qui assurerait l’entrée et la sortie des élèves des établissements éducatifs. L’infirmier se chargerait également de désinfecter tous les espaces. Elle espère donc que le ministère de l’Education acceptera cette proposition.
Cependant, la présidente de la Chambre regrette le fait que les établissements scolaires privés n’aient reçu aucune forme d’aide. Et ce, pour qu’ils puissent honorer leurs engagements. Surtout que le secteur de l’enseignement privé est l’un des plus disciplinés en ce qui concerne les cotisations de la CNSS et les impôts. « Aucune partie ne nous a aidés ». dit-elle.
De même, elle espère également que les autorités officielles réagissent positivement à la situation des établissements scolaires éducatifs. En effet, le secteur a créé 30 mille emplois directs et 20 mille emplois indirects. 200 mille élèves suivent leurs cours dans 1000 établissements éducatifs scolaires. « L’Etat dépense deux mille 500 dinars pour chaque élève dans le secteur public. Autrement dit, notre secteur aide l’Etat en prenant en charge 200 mille élèves ».
De plus, notre interlocutrice affirme que si l’Etat n’intervient pas en faveur des établissements éducatifs privés, ils se trouveront dans l’œil du cyclone. « Nous sommes incapables d’assurer les salaires du mois d’avril », regrette-t-elle. D’ailleurs, Madame Farhat affirme que les bénéfices de mars, avril, et mai sont importants. Car, ils servent, entres autres, à assurer les charges de juin, juillet et août. D’où l’importance de récupérer les paiements des trois mois.
Enfin, la crise n’est pas sans impacter les employés, pour beaucoup des jeunes fraîchement diplômés qui y donnent des cours. « A ce propos, l’aide sociale n’est pas suffisante pour les employeurs », regrette-t-elle.