Le début du mois saint fut marqué par le non respect total des citoyens pour le confinement et les mesures sanitaires liées au Covid-19. D’aucuns s’interrogent : à quoi bon prolonger l’isolement sanitaire s’il était autant bravé. Et ce, en toute impunité et en absence de toute autorité de l’Etat.
Les sociologues doivent se pencher sérieusement sur ce phénomène insolite. Pourquoi nos concitoyens respectent-ils scrupuleusement le couvre feu que le président de la République vient d’alléger de 20h à 6h du matin. Mais, en revanche, ils violent allègrement le confinement général. Celui imposé par le gouvernement avec son lot de mesures sanitaires liées au Covid-19 ? Drôle de paradoxe !
En effet, en ce premier jour du mois saint, les rues étaient totalement désertes à partir de la rupture de jeûne. Mais, pour un quiconque visiteur qui débarquait en Tunisie avant 19h, rien n’indique que les gens soient concernés par la pandémie de Coronavirus. Laquelle a décimé des dizaines de personnes en Tunisie et des centaines de milliers dans le monde.
Comme au bon vieux temps
Ainsi, la photo prise d’un balcon au quartier populaire de Beb El Khadhra et largement relayée par la toile, montrait le marché de Sidi Bahri grouillant de monde où les clients se poussaient du coude devant les étales des marchands de légumes comme au bon vieux temps.
Sans masque pour la plupart, ignorant royalement la distanciation sociale et les gestes barrières édictés par les autorités sanitaires. Comme si le fléau de coronavirus n’était qu’un mauvais souvenir.
Or marché populaire au cœur de la capitale n’est pas une exception, loin s’en faut. Car les scènes pareilles se répètent à l’identique aux marchés de Zahrouni, Sidi Hassine, cité Atthrir, Djebal Lahmar Bizerte, Kelibia , pour ne citer que ces exemples. La foule des grands jours était là. Comme si l’appel du ventre primait sur le risque d’attraper ce « sale virus » ainsi qualifié par les scientifiques
Relâchement général
A l’évidence, il s’agit d’un relâchement général amplifié par l’euphorie du mois de Ramadan. On oublie l’objectif fixé par les autorités sanitaires. On dirait que ce mois avait une croyance diffuse dans l’air. Indiquant que nous sommes protégés par nos saints en ce mois saint.
Comme si l’application des mesures de sécurité pour prévenir la propagation du Coronavirus était désormais caduque.
Comme si le bon peuple avait du mal à se départir de ses habitudes ancestrales durant le mois de Ramadan, notamment l’engouement pour les marchés municipaux et les grandes surfaces.
Ainsi soit-il
Confinement total ou ciblé, le débat fait rage. Toutefois, en l’absence de toute autorité de l’Etat, qui, par complaisance coupable ou bienveillance naïve, laisse faire ; on se demande si la stratégie de lutte contre le Covid-19 était encore en vigueur.
Entre temps, en ces temps de pseudo confinement, nos concitoyens imposent leur tempo. C’est regrettable mais ainsi soit-il….