Accorder plus de confiance aux opérateurs économiques nationaux, sera la base de toute reprise économique post Covid 19. Ainsi estime la Consultante en agriculture comparée et développement agricole, Rym Ben Zid.
Dans une déclaration à l’agence TAP, elle a souligné « qu’un grand crédit a été donné durant cette crise au corps médical qui a dicté les mesures. D’ailleurs, il a été à l’origine des grandes décisions prises sur le plan sanitaire. Dans la prochaine étape, il sera nécessaire d’accorder de la même manière un crédit additionnel et renforcé. Et ce aux opérateurs économiques, de petite et grande tailles, qui ne manqueront pas de déployer des trésors d’ingéniosité et de patriotisme. Dans le but de contribuer et remettre à flot la reprise de leur entreprise et par extension, à sauver le pays ».
« Cela implique de renforcer le développement des secteurs utilisant les ressources intérieures, non exposés à des chocs externes ou sécuritaires. Ainsi que de se tourner vers la demande intérieure. La crise du Covid 19, a montré que même les pays les plus développés ne peuvent plus s’approvisionner en équipements. Ni en produits de consommation les plus basiques. Et ce à cause de la perturbation des transports internationaux. Les délocalisations massives de leurs industries les pénalisent ».
Il est temps de relancer l’économie tunisienne
Et d’expliquer « ceci revient à dire qu’il est temps de relancer des pans entiers de la petite et moyenne industrie et de l’agriculture tunisienne, délaissés jusqu’à présent. Et ceci en accordant une confiance totale aux opérateurs. Pour cela, il est nécessaire, d’abord, de coordonner l’aide publique au développement au sein des secteurs et entre les secteurs. Des diagnostics sectoriels approfondis serviraient à connaître les priorités des secteurs vitaux. Ainsi qu’à canaliser les fonds des bailleurs. Et ce de manière coordonnée et efficace ».
Ensuite, poursuit-elle « des fonds de garantie devraient être mis en place auprès des banques commerciales ou étatiques et des institutions de microfinance. Et ce pour garantir le financement des opérateurs économiques. Sur la base de leur performance et de leur solvabilité sans demander aucune contrepartie ou garantie. Et ceci par le biais de ressources propres de l’Etat ou des financements provenant de l’aide ».
Ces fonds de garantie serviraient, toujours selon la consultante, «à développer toute une panoplie de produits financiers adaptés à chaque catégorie d’opérateurs économiques.
C’est-à-dire les petites et moyennes industries, les opérateurs dans le secteur tertiaire. Ainsi que ceux œuvrant en amont et aval du secteur agricole (fournisseurs d’intrants agricoles, coopératives ou organisation de producteurs, petite industrie agro-alimentaire). Et ce pour rendre durables les chaînes de valeur, ou toute autre activité de service.
Des produits financiers adaptés seraient ceux par exemple tenant compte de la saisonnalité de l’activité agricole ou du comportement de la demande en ce qui concerne les services ou les produits industriels ».
Avec TAP