La Tunisie et la France ont lancé un appel au Conseil de sécurité de l’ONU en vue d’un compromis sur un projet de résolution concocté par les deux pays sur la pandémie de coronavirus. Cependant, les États-Unis et la Chine retardent le vote en raison de leur différend sur l’OMS.
Avec un texte commun, la Tunisie, nouveau membre non permanent, et la France, l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, viennent de déposer un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat dans les conflits majeurs dans le monde. Et ce, dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus.
A noter que le texte est inspiré de l’initiative du président Kais Saied. Ce texte est soutenu par le secrétaire général de l’ONU. Il vise un renforcement de la coopération internationale « pour contenir, atténuer et vaincre » le nouveau coronavirus. Ainsi qu’un cessez-le-feu immédiat dans des pays en guerre.
Pause humanitaire pour un mois
A savoir que les pays concernés sont : la Syrie, le Yémen, la Libye, le Sud Soudan et le Congo.
Le texte franco-tunisien appelle toutes les parties aux conflits armés à « s’engager immédiatement dans une pause humanitaire durable pendant au moins 30 jours consécutifs ». Toutefois, ces mesures ne s’appliquent pas aux opérations militaires contre l’État islamique et les groupes extrémistes d’Al-Qaïda et leurs affiliés.
Ce projet de résolution, croit-on savoir, est soutenu par l’ensemble des membres non permanents du Conseil de sécurité. Il s’agit , en l’occurrence, de la Tunisie, l’Allemagne, la Belgique, l’Indonésie, le Vietnam, l’Afrique du Sud, le Niger, la République dominicaine, Saint-Vincent- et- les Grenadines et l’Estonie.
Toutefois,le différend entre Washington et Pékin sur l’OMS bloque le projet de résolution.
A la recherche d’un compromis
Afin de débloquer la situation, la Tunisie et la France ont appelé les deux superpuissances à dépolitiser le dossier afin d’arriver à un compromis susceptible de satisfaire tout le monde « Il s’agit d’un moment de vérité pour l’ONU et le système multilatéral qui fait face à la crise la plus difficile à laquelle l’organisation internationale ait été confrontée depuis la Seconde Guerre mondiale », a souligné l’Ambassadeur tunisien à l‘ONU, Kais Kabthani ».
« En étroite coordination avec la France, la Tunisie travaille déjà d’arrache-pied pour présenter un accord d’ensemble final aux parties concernées et compte sur l’esprit de compromis des membres du Conseil ». A ajouté le diplomate tunisien.
Pour sa part, l’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière juge indispensable de faire avancer le processus « la prochaine étape, c’est de continuer à discuter pour avoir le meilleur compromis possible. Le Conseil de sécurité doit agir à présent pour que les choses avancent ».
L’OMS, pomme de discorde
Rappelons que la Chine est un fervent partisan de l’OMS. Elle exige que son rôle dans l’appel à une action mondiale contre la pandémie soit mentionné dans toute résolution onusienne.
En revanche, les États-Unis sont très critiques à l’égard de cette agence onusienne. D’ailleurs, le président Donald Trump a suspendu le financement de l’OMS début avril. Il accuse l’agence sanitaire des Nations unies de ne pas avoir réussi à empêcher la propagation du virus. Et ce lorsqu’il est apparu pour la première fois en Chine. Le milliardaire républicain tient ainsi Pékin pour responsable et accuse l’OMS de s’aligner sur les positions de l’Empire du Milieu.
Selon les observateurs à New York, l’avenir du texte franco-tunisien tunisien aurait peu de chance d’aboutir. Si les Américains continuaient à tenir Pékin responsable de tous les maux de la terre. Ce qui entraînera inévitablement un veto de la Chine.