Dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, Béchir Boujday, membre du Bureau exécutif au sein de l’UTICA et de la Commission sociale, affirme que les intervenants économiques pensent toujours à la relance économique depuis 2019; et même après la propagation de la Covid-19.
L’intervenant affirme que la relance économique s’impose. Et ce, en particulier pour le secteur industriel « qui passe par une période critique depuis 2019 ». Ce phénomène s’est aggravé en 2019; avant de recevoir le coup de grâce en 2020, à cause de la Covid-19.
Pour lui, les industries sont à l’arrêt depuis le mois de mars et toutes les activités de production sont à l’arrêt et sans valeur ajoutée. En plus, les entreprises continuent à subir les charges fixes et les engagements antérieurs. Il affirme que cela a impacté négativement la confiance entre les partenaires économiques, à savoir clients et fournisseurs.
Tout en reconnaissant que les entreprises ont pu honorer les salaires du mois de mars. Il précise qu’il n’en n’est pas de même pour le mois d’avril et de mai. « On se sait pas si le gouvernement va continuer à servir les deux cents dinars », dit-il. En faisant allusion à l’aide du gouvernement aux chefs d’entreprise.
Il affirme qu’actuellement les trésoreries sont au niveau zéro. Avec la reprise partielle (50% de l’effectif), les gens commencent petit à petit à réclamer leurs droits. « Nous avons tous des impayés et nous les subissons dans les deux sens clients et fournisseurs », lance-t-il.
Par ailleurs, Béchir Boujday affirme qu’il n’existe pas de bâton magique pour réaliser la relance économique. Celle qui apporterait une demande additionnelle, des prix intéressants et des marchés porteurs. Mais toutes ses conditions ne pointent pas encore à l’horizon, estime-t-il.
D’ailleurs, la reprise partielle de l’activité s’est retrouvée face à un problème de disponibilité de matières premières. Il rappelle que toute la matière première du secteur est importée. Ainsi, pour Béchir Boujday, la situation est loin d’être de tout repos.
Essayer de monter en cadence est un deuxième pas. Et ce, après avoir assuré la reprise. Pour lui, « de toute façon avec 50% de l’effectif, on ne peut pas espérer 50% de la production », estime-t-il. Et de continuer: « Ce qu’on pourrait atteindre difficilement c’est entre 25 et 30% de la production avec des charges beaucoup plus importantes ».
« Ce qu’on demande à nos gouvernants, qui étaient sincèrement à la hauteur de leurs responsabilités, c’est de tenir les promesses annoncées. Car elles ne le sont pas, ni dans l’espace ni dans le temps ». C’est ce qu’estime le membre du Bureau exécutif de l’UTICA.
Béchir Boujday : les chefs d’entreprise pensent aux salaires des mois de mai et de juin
« Nous pensons également aux engagements avec nos fournisseurs antérieurs à la période Covid-19 ». Et à comment rétablir la confiance avec les différents acteurs économiques. Surtout avec des impayés un peu partout, des chèques retournés et des traites non honorées. Ainsi, tout cela touche à la crédibilité entre les différents opérateurs économiques, conclut-il.