Le député Zouheir Makhlouf, sujet à de lourds démêlés judiciaires, vient d’annoncer officiellement sa démission. Laquelle est acceptée « sereinement et avec soulagement » par son parti Qalb Tounes. Une leçon de cynisme politique.
Décidément, le bloc parlementaire de Qalb Tounes se réduit comme une peau de chagrin. Ainsi, il ne compte plus que 26 membres, accentuant sa vulnérabilité et réduisant son poids politique à l’ARP. Bien qu’il conserve pour le moment sa deuxième place derrière son allié contre nature Ennahdha. En effet, le bloc parlementaire du parti de Nabil Karoui a perdu un 12ème membre en la personne du député Zouheir Makhlouf. Lequel a officiellement présenté, hier jeudi 14 mai, sa démission du groupe parlementaire.
En parallèle, Zouheir Makhlouf, le conseiller de la municipalité de Maamoura, a également présenté sa démission du Conseil municipal.
Scission
Pour rappel, Qalb Tounes est arrivé deuxième lors des élections législatives d’octobre 2019, obtenant 38 sièges au Parlement. Depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Puisque neuf membres ont présenté leur démission et formé un nouveau bloc parlementaire sous l’appellation du Bloc national. Ce dernier regroupe: Hatem Mliki, président; Ridha Charfeddine, vice-président; Khaled Gassouma, Amira Charfeddine, Imed Ouled Jebril, Safa Gheribi, Mariem Loghmani, Samira Ben Slama et Souhir Askri, membres.
« Sérénité et soulagement »
En réaction à cette démission surprise, le président du groupe de Qalb Tounes, Oussama Khlifi, a confirmé sur les ondes de Mosaïque FM la démission du député Zouhaier Makhlouf. Il précise que le parti a accepté « sereinement » cette démission. Oussama Khlifi exprime « le soulagement » de tous les membres du parti.
D’autre part, la même source a affirmé que contre vents et marées, le parti de Qalb Tounes a soutenu le député démissionnaire lors des élections. Elle avoue à l’occasion que le parti s’est débarrassé d’un « fardeau très lourd ». La même source, fait donc, allusion allusion aux déboires judiciaires du démissionnaire. En faisant mine d’oublier que le président du parti, Nabil Karoui, est lui-même poursuivi pour corruption financière, blanchiment d’argent et évasion fiscale.
Rappelons à ce propos que Zouheir Makhlouf, ancien vice-président de l’Instance vérité et dignité (IVD), avait rejoint Qalb Tounes en août 2019. Et ce, après s’être présenté aux élections législatives en tant que tête de liste du parti à Nabeul 2.
Une affaire scabreuse
Or, le député démissionnaire est mêlé depuis le mois d’octobre dernier à une scabreuse affaire de harcèlement sexuel, d’exhibition et d’outrage à la pudeur. Et ce, sur une lycéenne, à proximité d’un établissement d’enseignement secondaire de Dar Chaâbane, dans la banlieue de Nabeul.
Zouheir Makhlouf a-t-il voulu par ce geste tardif « laver son honneur » devant la justice, puisqu’il perd automatiquement son immunité parlementaire après sa démission? Mais alors, pourquoi avoir attendu si longtemps alors que cette gluante affaire remonte au mois d’octobre dernier? A lui d’éclairer nos lanternes…