Dans son dernier rapport sur les perspectives des économies, la Banque Européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) prévoit une contraction globale du PIB sous l’influence du Coronavirus dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée.
Ce recul est dû au ralentissement du secteur du tourisme et à la demande plus faible des partenaires commerciaux. De plus, les investissements directs étrangers (IDE) sont en chute. D’après la BERD, les chaînes de valeur mondiales sont perturbées par le coronavirus.
En Méditerranée, l’Égypte affiche la seule croissance positive à 0,5% en 2020 (contre 5,6% en 2019). Mais les autres économies du bassin méditerranéen sont plus atteintes. Le Liban, déjà en récession depuis 2018, accusera un recul de 11% de son PIB en 2020.
Le Maroc enregistrera une baisse de 2% en 2020 mais devrait retrouver un PIB à +4% en 2021. Tout comme la Tunisie, avec une croissance en baisse de 2,5% en 2020 puis un retour à +2,5% % dès 2021.
Hausse de 2,5% du PIB tunisien en 2021
D’après le Rapport de la BERD, la Tunisie a enregistré en 2019 la croissance économique la plus faible depuis la récession de 2011. Les raisons ? Une baisse de la production de l’huile d’olive et la contraction de la demande extérieure et locale. De plus, la Tunisie a enregistré une forte baisse de production du pétrole et de gaz. La réduction des échanges a causé la contraction du secteur des transports.
La croissance est estimée à –2,5%, en 2020. Les mesures de confinement tant locales qu’étrangères vont affecter les chaînes d’approvisionnement des industries du textile, de l’habillement et des pièces de rechange automobiles.
D’autre part, les faibles perspectives du secteur du tourisme et des transports ainsi que la baisse des exportations mondiales pourraient expliquer la chute du PIB en 2020.
Toutefois, toujours d’après le Rapport de la BERD, la baisse des prix mondiaux du pétrole et les réformes du nouveau programme soutenu par le FMI devraient soutenir l’économie.
Rappelons que le FMI avait prévu une chute du PIB de l’Algérie de 5,2% en 2020 (en hausse de 0,7% en 2019) puis une croissance 6,2% en 2021. La Tunisie : un recul de 4,3% en 2020 (1% en 2019) puis une progression de 4,1% en 2021. Le Maroc : une baisse de -3,7% (+2,2% en 2019) et une augmentation de +4,8% en 2021.
Beata Javorcik, l’économiste en chef de la BERD, appelle à une plus grande coopération. Ainsi qu’a une résilience économique pour les pays du bassin méditerranéen. Elle avertit qu’il ne faut pas tomber dans le nationalisme économique . Elle conseille d’éviter actuellement le protectionnisme. Il est d’après elle temps de façonner un meilleur avenir méditerranéen grâce au libre-échange dans la zone et un meilleur engagement pour le climat.