Une première dans le monde littéraire arabe. Le poète, romancier et traducteur tunisien Slah Ben Ayed a traduit du français en arabe l’œuvre philosophique « Les Chiens de garde » du philosophe engagé français Paul Nizan.
« Les Chiens de garde » est un essai philosophique, écrit contre les philosophes et les intellectuels qui, entre autres, ont pris le parti du pouvoir en place. De ce fait, ils justifient les pratiques du pouvoir en place. Et prennent fait et cause pour la bourgeoisie tout en ignorant les malheurs « des prolétaires ».
Ecrit en 1932, le livre fête aujourd’hui sa 88ème année. Mais il n’a pas perdu son rayonnement et son éclat. Car le terme « Chiens de garde » est toujours d’actualité de nos jours. Affirme le poète, romancier et traducteur du livre Slah Ben Ayed, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com. Le traducteur rappelle qu’on assiste encore à la mobilisation des intellectuels que ce soit dans le cadre du pouvoir ou de l’opposition.
D’ailleurs, la traduction de ce chef-d’œuvre n’était point facile. Puisque, comme on dit, traduire c’est trahir, le traducteur s’est mobilisé pendant six mois pour la traduction du livre. Comme le hasard fait bien les choses, la période du confinement sanitaire générale lui a permis d’achever le travail.
En effet, c’est la Maison d’édition saoudienne « Page sept » qui a financé la traduction du livre. Le traducteur affirme que les maisons d’édition du Moyen-Orient s’intéressent actuellement à la traduction des œuvres françaises et francophones. D’ailleurs, la culture des pays de l’Orient arabe est une culture anglophone. Ainsi, plusieurs maisons d’édition œuvrent pour la traduction des chefs-d’œuvre français et francophones.
D’ailleurs, le traducteur n’est pas à son premier coup d’essai. Il a traduit « Le Surmâle », roman de l’écrivain français Alfred Jarry. Et pour le compte de la Fondation koweïtienne Torjoman édition et « Les Orientales » de Victor Hugo pour des maisons d’édition arabes.
Par ailleurs, il regrette que les maisons d’édition tunisiennes, à l’exception de quelques- unes, ne respectent pas les droits des traducteurs et préfèrent que l’auteur/ traducteur prenne à sa charges les coûts. Il est à noter que Slah Ben Ayed n’est pas le seul romancier engagé dans la traduction d’œuvres françaises pour le compte des maisons d’édition du Moyen-Orient.