«La récente déclaration du ministre des Finances, Nizar Yaïche, concernant l’incapacité de l’Etat à honorer ses engagements, ni cette année ni même l’année prochaine, envers les entreprises tunisiennes ayant réalisé des marchés de travaux, de prestations ou de fournitures en faveur de l’État et qui n’ont pas été payées, est une déclaration qui inquiète sérieusement, très sérieusement ». C’est ce que déclare l’économiste, Ezzeddine Saïdane, dans un post sur sa page Facebook.
800 millions de dinars de dettes
«L’État doit à ces entreprises, l’équivalent de 800 millions de dinars environ, ou 800 milliards de nos millimes. Une telle annonce équivaut à une déclaration de cessation de paiement (au moins partielle), de la part de l’État » s’alarme Ezzeddine Saïdane.
Toujours selon Ezzeddine Saïdane , « cette déclaration entraîne des conséquences graves. Les entreprises concernées peuvent ainsi, se trouver, à leur tour, défaillantes, voire même en faillite. Ceci entraînerait des licenciements, et donc une augmentation du niveau de chômage dans le pays. Ces entreprises ne vont pas non plus pouvoir payer leurs fournisseurs, ce qui entraînerait des difficultés en cascades ».
Par ailleurs, « les entreprises concernées vont sans doute enregistrer des impayés auprès des banques qui les ont financées. Les banques recherchaient activement, les financements des marchés avec l’État. Puisque l’État a toujours été considéré comme étant le meilleur payeur ».
Des conséquences graves.
Et de continuer : « Maintenant les banques rejettent systématiquement, ce genre de financement ». « La conséquence la plus grave d’une telle situation, est qu’à l’avenir il n’y aurait plus d’entreprises tunisiennes disposées à construire une route, un pont, une école ou un hôpital pour le compte de l’État ! » pense encore, Saïdane.
« Même si l’État ne dispose pas de moyens pour honorer à temps, ses engagements, ces moyens doivent être créés. Dans des circonstances graves comme celles que nous vivons actuellement, l’État doit pouvoir s’endetter directement, dans des limites à définir, auprès de la Banque Centrale ». Affirme-t-il.
L’expert avance également que l’État doit pouvoir le faire pour honorer ses engagements, tous ses engagements, à temps. Même si cela pourrait se traduire par un regain d’inflation et / ou une augmentation du niveau de la dette publique.
Avec TAP