Malgré le report de la reprise universitaire jusqu’au 8 juin, l’université tunisienne se prépare à une période trouble. L’Union générale des étudiants de Tunisie (UGET) revendique le report de la reprise des cours pour le 1er septembre.
En effet, quatre raisons incitent la centrale syndicale à l’adoption de cette décision. Une décision qui ne doit rien au hasard, d’après le président de l’UGET, Mohamed Abidi. Dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, il revient sur les motivations de cette décision.
Quand l’enseignement à distance creuse davantage les inégalités entre les étudiants
Pour faire face à la suspension des cours depuis la mi-mars imposée par la situation épidémiologique en Tunisie, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a mis en place un système d’enseignement à distance. Ce système assure, dans les limites du possible, une communication entre les professeurs et les étudiants. Ils peuvent ainsi partager des documents. D’ailleurs, plusieurs professeurs ont donné des cours à travers des visioconférences. Cependant, la centrale estudiantine affirme qu’une bonne partie des étudiants sont privés de connexion internet, de Smartphone, sans parler d’ordinateur portable. La situation s’aggrave encore plus pour les étudiants qui habitent dans les régions intérieures où il n’existe même pas de publinet. De ce fait, tous les étudiants ne seront pas égaux lors des examens.
A quoi bon reprendre les cours alors que le virus n’a pas encore été éradiqué ?
D’ailleurs, notre interlocuteur s’interroge sur le bien-fondé de cette reprise à un moment où le ministère de la Santé n’a pas encore annoncé la victoire contre la pandémie Coronavirus (Covid-19). Ainsi, il n’existe pas de garantie pour que la pandémie ne se propage pas lors de la reprise des cours et de la session principale prévues pour les mois de juin et juillet selon le calendrier ministériel. Notre interlocuteur considère que le ministre de l’Enseignement supérieur cherche à soigner son image auprès de l’opinion publique et auprès des étudiants en voulant reprendre les cours au mois de juin. « Mais la santé des étudiants prime avant tout », insiste notre interlocuteur. Dans ce cas de figure, prudence, vigilance et mesures draconiennes de protection et prévention sont de mise.
L’UGET sceptique quant à la situation des foyers universitaires
Faut-il encore rappeler que plusieurs foyers universitaires ont abrité les personnes concernées par le confinement sanitaire obligatoire ? De plus, dans le cadre de la prévention contre la pandémie, il n’est pas possible d’affecter une chambre pour chaque étudiant. Par ailleurs, les étudiants ne sont pas sans cacher leur inquiétude quant au passage des personnes confinées avant eux dans les foyers. Il s’agit ainsi d’une raison qui alimente leur inquiétude voire leur panique. De ce fait, la désinfection totale de tous les foyers universitaires s’impose.
Un seul mois uniquement consacré aux cours, révision et examens !
Les cours et les examens se dérouleront par groupe au sein des universités. Chaque groupe aura pour étudier, réviser et passer les examens de la session principale entre 21 et 30 jours au mois de juin et juillet. Le mois d’août est celui des vacances. La session de contrôle se déroulera le mois de septembre. Ainsi, notre interlocuteur juge cette période insuffisante pour l’achèvement du programme et pour les révisions. C’est la raison pour laquelle la centrale syndicale estudiantine revendique la reprise au mois de septembre. Pour rappel, l’UGET prévoit de discuter ses propositions avec le ministère du tutelle. En cas de refus, ll est prévu de recourir à la grève générale.