Des députés ont estimé mercredi que l’adhésion au processus de retrait de la confiance au président de l’ARP Rached Ghannouchi reste toujours envisageable en cas de réponses non convaincantes ou non reconnaissance de l’erreur. D’autres élus jugent « inopportun » le passage aujourd’hui à cette procédure. Et ce en dépit de l’erreur « grave » commise par le président de l’ARP.
Les députés s’exprimaient peu avant le démarrage de la séance plénière consacrée à l’examen de la motion présentée par le Parti destourien libre (PDL) et à un dialogue sur la diplomatie parlementaire en rapport avec la situation en Libye.
Ne pas dépasser ses prérogatives
Pour khaled Krichi (mouvement Echaâb), la situation actuelle au sein du gouvernement ne permet pas le passage à la procédure de retrait de la confiance au président de l’ARP. L’objectif étant de préserver la stabilité gouvernementale et l’action parlementaire.
« Diriger par la même personne le mouvement Ennahdha et la présidence du parlement est une erreur », a-t-il estimé.
Par ailleurs, krichi a dénoncé ce qu’il a qualifié d’ingérence de Rached Ghannouchi dans la politique étrangère de la Tunisie. Celle-ci relève des prérogatives du président de la République. Il a, en outre, appelé Ghannouchi à ne pas dépasser ses prérogatives fixées par la Constitution.
« Auparavant, Rached Ghanoouchi a tenté de s’emparer des prérogatives du chef du gouvernement ». A-t-il accusé sans donner plus de détails.
Se tenir à égale distance de tous les protagonistes libyens
De son côté, Hichem Ajbouni, (Courant démocrate) a souligné que son bloc se réunira aujourd’hui pour coordonner la position officielle et définitive du bloc. Ajbouni a affirmé émettre des réserves au sujet de la motion présentée par le Parti destourien libre. Il a aussi estimé que cette motion ne cite pas tous les pays qui s’ingèrent dans les affaires intérieures de la Libye. Il a jugé nécessaire d’apporter des amendements à cette motion.
Pour lui, la séance plénière d’aujourd’hui est une séance de questions au président du parlement et non pas de dialogue. Puisque la question diplomatique relève des prérogatives du président de la République.
Ajbouni a appelé à se tenir à égale distance de tous les protagonistes libyens. Et ce, en vue de préserver les intérêts de la Tunisie. D’après lui, le processus de retrait de la confiance au président de l’ARP est toujours envisageable.
Preuve de neutralité
Pour Hassouna Nassfi (la Réforme nationale), le slogan hostile à l’ingérence étrangère en Libye doit concerner tous les pays impliqués dans la crise libyenne.
Il a affirmé que son bloc avait présenté une proposition à cet effet. Il a jugé indispensable d’ajouter certains points en cas de poursuite de débat sur l’ingérence turque en Libye.
« Des armes turques ont été découvertes en janvier dernier sur la frontière tuniso-libyenne », a-t-il fait savoir.
Pour lui, la diplomatie tunisienne doit faire preuve de neutralité. Il a assuré que la réforme nationale va voter la motion présentée par le Parti destourien libre (PDL) qui respecte, a-t-il dit, les constantes de la diplomatie tunisienne.
Par ailleurs, Nassfi a souligné que la séance plénière consacrée à l’examen de la motion présentée par le Parti destourien libre (PDL), et à un dialogue sur la diplomatie parlementaire en rapport avec la situation en Libye est une séance d’audition de Rached Ghannouchi par excellence pour son association de l’institution parlementaire tunisienne au conflit inter-libyen.
« Rached Ghannouchi a commis une erreur très grave », a-t-il dit. Et d’ajouter que la Réforme nationale va adhérer au processus de retrait de la confiance. Et ce en cas de réponses non convaincantes ou non reconnaissance de l’erreur.
Avec TAP