Qui dit art dit voyage, où la culture devient une priorité pour notre rapport au monde. Une nouvelle exposition où on y retrouve la photographie avec Marianne Catzaras, la musique avec Mohamed Ali Kammoun. Et la poésie avec Adem Fethi. Ils sont photographe, musicien, poète et chacun présentera notamment son art autour de l’exposition sous le thème « Fragments de routes » à l’espace Kalimat, à Nabeul.
Depuis le début de la pandémie, le monde était à l’arrêt ou presque. Plus de spectacles, plus de sorties, tout le monde s’est retrouvé confiné chez lui. Deux mois plus tard, on parle d’un retour à la vie normale, de reprise. Mais surtout de reprise des activités culturelles, comme cette expo qui se tiendra demain.
Marianne Catzaras nous en parle : « Les jours qui ont suivi le déconfinement ont été pris d’assaut au niveau des idées, des projets. Et ce, malgré les mesures sanitaires à suivre et les annulations. On a envie d’exposer, d’aller au cinéma, d’être au théâtre. Du côté de Nabeul, les Ecoles idéales, sous la direction de Mourad et Asma Ghalleb, fortes d’un enseignement de qualité et d’amour pour la culture, ouvrent leur espace librairie à une rencontre originale qui réunit notamment la photographie, la musique et la poésie ».
D’où la naissance « Des Fragments de route », des escales, mais surtout des désirs de voyage. Marianne Catzaras et ses chemins de pierres, ses enfants de pêcheurs qui regardent l’horizon. Mohamed Ali Kammoun et ses caravanes qui parcourent le pays à la recherche de musiques cachées et méconnues dans les terres les plus retirées.
Elle poursuit : « Une exposition qui est riche de la tradition, mais aussi de la réflexion personnelle autour de ses pérégrinations. Nabil Abdelmoula au nay, instrument de la route et des vents, Adam Fethi, le poète, le parolier, l’homme aux mille et un rêves, Fatma Cherif et ses contes vont, pour un soir, nous faire voyager sur une gamme de contrastes noir et blanc, de partitions méditerranéennes, sur des pages noircies le matin très tôt. C’est au cœur du monde que les artistes vont nous amener, là ou bat le désir de vivre et de raconter ».
Interrogée sur comment l’idée s’est présentée, Marianne Catzaras nous a répondu : « C’est à Asma Ghalleb que l’on doit cette belle initiative. Ce rendez-vous des arts. Inviter des artistes n’est pas chose nouvelle pour elle. Les Ecoles Idéales ont pour habitude, pour leur fête de fin d’année, d’inviter des artistes : Zied Gharsa, Lotfi Bouchnak. Ou encore Ahmed Snoussi pour lequel un hommage sera rendu la semaine suivante. Ces Ecoles idéales ont dans leur programme des résidences d’artistes. En effet, peintres, musiciens, photographes, écrivains travaillent avec enfants et adultes. Mohamed Ali Kammoun et ses 24 parfums, Rouf Karray et ses palettes… Insuffler une âme créative n’est-il pas aussi le but de l’apprentissage ? »
Et de conclure : « Rendez-vous donc à l’espace Kalimat, une petite librairie, une galerie suspendue pour marcher sur les ponts de Nabeul, ses passerelles, sur les territoires de chacun. Nous repartirons certainement avec des instants d’éternité ».
Une respiration nécessaire, un inévitable voyage. Une exposition qui résume parfaitement l’esprit de la créativité. Alors soyez au rendez-vous !