Le directeur du Centre Arabe de Recherches et d’Analyses Politiques et Sociales (Caraps) de Genève, Riadh Sidaoui, revient sur l’interview du président de la République Kaïs Saïed. Interview accordée à France 24, lors de sa visite officielle en France.
Ainsi, Riadh Sidaoui estime que le président de la République demeure cohérent dans son interview. Son refus catégorique de l’établissement de base militaire américaine sur le sol tunisien, s’inscrit dans son refus de toute forme de normalisation.
« Celui qui a dit que la normalisation est une trahison et pas un point de vue; ne peut pas accepter l’établissement d’une base militaire américaine en Tunisie », déclare-t-il.
Une prise de position qui s’inscrit dans l’histoire tunisienne de militantisme et de souveraineté. Pour lui, le refus de l’existence de bases militaires américaines en Tunisie, s’inscrit dans le même esprit que le premier président de la République Habib Bourguiba.
En effet, le premier président de la République a œuvré pour la libération de Bizerte de l’emprise de l’armée française. Ainsi, notre interlocuteur affirme que la Tunisie se distingue des pays du Golfe et de la Turquie. Lesquels ne refusent en aucun cas la présence de bases militaires sur leurs sols. M. Sidaoui estime, également, que cette prise de position rime avec le patrimoine historique tunisien de militantisme et de résistance contre le colonisateur.
Contre toute ingérence dans le dossier libyen
Puis, revenant sur la question libyenne, le spécialiste affirme que la prise de position du président tunisien est la même que celle du président algérien. A savoir, le refus de l’ingérence et de la division de la Libye. « Pour lui, la solution ne peut être que libyenne », lance-t-il.
En outre, le politologue affirme que le discours du président tunisien en arabe est un acte pour s’imposer. « D’ailleurs, pour cette raison, la page officielle du Président français est revenu sur cette visite, avec un post en langue arabe », explique-t-il.
Enfin, notons que le président de la République Kaïs Saïed effectuait une brève visite de travail et d’amitié à Paris. Et ce, en réponse à l’invitation du chef de l’Etat français, Emmanuel Macron.