Présentation aujourd’hui des résultats d’une enquête. C’est l’APTBEF et Tunisia Job’s qui la menait, entre le 8 mai et fin juin 2020. Elle concerne l’impact de la crise de la Covid-19 sur les entreprises tunisiennes et l’appui du secteur financier aux PME en temps de crise. La présentation des résultats de cette enquête s’est déroulée avec la présence de Marouane EL Abassi, Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT).
Environ 3000 entreprises ont répondu aux banques et compagnies de leasing à travers leur réseau d’agences. L’échantillon final comporte 2451 entreprises.
Le gouverneur de la BCT a salué le projet de collaboration de l’APTBEF avec Tunisia JOBS qui permettra d’accompagner la profession dans la mise en œuvre des mesures exceptionnelles décrétées par la BCT pour soutenir les PME, dont l’activité a été affectée par la Covid-19.
« Et espérant que les résultats de l’enquête à présenter, aujourd’hui pourraient fournir une évaluation des besoins urgents des TPME et par la suite une meilleure visibilité sur les moyens à mettre en place pour accompagner ces entreprises dans ce contexte de crise », a-t-il conclut son intervention.
Baisse du Chiffre d’affaires
Ainsi, il ressort de cette enquête que 54% des entreprises du secteur BTP et immobilier voient leurs chiffres d’affaires baisser de plus de 50%. Et ce, en pleine période de crise liée à la pandémie de Covid-19.
En outre, cette même baisse concerne aussi 41% des entreprises du secteur agroalimentaire.
Par ailleurs, l’enquête s’est également intéressée à la base des nouvelles commandes attendues par les entreprises. De ce fait, elle note que la capacité de reprise des secteurs de l’ICT et de l’agroalimentaire est plus importante que dans d’autres secteurs.
De plus, la moyenne de besoins en financement sur trois mois par entreprise est estimée à 1,97 MD.
Alors, la moitié des entreprises comptent sur l’importation pour produire et exporter. 11% des entreprises sondées sont dépendantes de l’export contre plus que la moitié des entreprises dépendant fortement de l’import, ce qui est bloquant, voire même très bloquant parfois devant la reprise.
De même, 73% des entreprises auront repris leur activité avant fin juillet. Ce qui confirme l’optimisme des répondants. Avec 42% qui auront retrouver leur cycle complet d’exploitation avant fin septembre. En moyenne, 55% des entreprises ont besoin d’au moins trois mois pour reprendre leurs activités.
Mesures gouvernementales
Plus de 85% des entreprises jugent efficace la ligne de crédit de soutien de 300 millions de dinars mise en place par le gouvernement. Sur les 15% restantes qui trouvent cette ligne de crédit non efficace, la plus grande proportion se situe dans les secteurs de l’agriculture, de la communication, de l’ICT et du tourisme.
Plus de 90% des entreprises considèrent efficace le fonds de 500 MDT pour la restructuration des entreprises. Par contre, les plus grandes proportions d’entreprises qui trouvent ce fonds non efficace se situent dans les secteurs de l’agroalimentaire, de l’industrie manufacturière et du BTP.
Sachant que 87% des entreprises trouvent efficace la solution de reporter de six mois les crédits. Plus de 85% des entreprises jugent efficace la ligne de crédit de soutien de 300 millions de dinars mise en place par le gouvernement. Sur les 15% restantes qui trouvent cette ligne de crédit non efficace, la plus grande proportion se situe dans les secteurs de l’agriculture, de la communication, de l’ICT et du tourisme.
Risque d’approvisionnement et diversification des produits et des clients
Environ 75% des entreprises considèrent que le risque de leur chaîne d’approvisionnement est faible ou modéré, tandis que 10% le jugent élevé mais, pour certaines, pouvant être contourné.
L’enquête révèle aussi que les deux tiers des entreprises ont plus de 3 produits, ce qui est de nature à les rendre moins vulnérables en cas de crise. Celles qui ont 2 produits ou moins sont plus vulnérables. En outre, plus de 50% des entreprises ont une concentration sur leurs clients inférieure à 45%, contre environ 40% ayant une concentration supérieure à 45%.
L’étude démontre par ailleurs que presque 50% des entreprises n’ont pas de Plan de continuité de l’activité (PCA) ou bien est-il peu efficace, voire même non déployé.
Score du risque crédit
L’enquête démontre aussi que le score du risque-crédit par secteur d’activité est variable selon les régions. Par exemple, les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire ont un meilleur score dans les agglomérations de Tunis, Sfax et Sousse par rapport à leur score au niveau national. Le BTP a, en revanche, un score inférieur dans les trois agglomérations par rapport au score national.
On constate en outre que l’agriculture et l’agroalimentaire ont gagné des points au niveau du score du risque-crédit pendant la crise du Covid-19 par rapport à d’autres secteurs d’activité. En contrepartie, le tourisme a perdu beaucoup de points pour se retrouver désormais en dernière position.
Impact sur les emplois
Le modèle prédictif de l’impact de la crise sur les emplois par région dans l’immédiat et le court-terme donne des résultats contrastés. Les régions les plus impactées sont principalement Zaghouan, Mahdia, Kébili, Le Kef et Monastir. Par contre Tozeur, Siliana, Kassserine, Béja et le Grand Tunis sont les régions où l’impact sur les emplois est le plus faible.