« Les femmes ont adhéré plus que les hommes aux mesures de prévention et de sécurité ». C’est ce que souligne ce jeudi Ahlem Belhaj, consultante auprès d’ONU Femmes.
En effet, Mme Belhaj présentait à Tunis le deuxième Policy Brief d’ONU Femmes. Il s’intitule: « Les femmes tunisiennes à l’épreuve de la COVID-19: du confinement au déconfinement ». A cet égard, l’intervenante souligne que les femmes sont également plus impliquées dans l’effort national. Et que la tranche d’âge entre 35 et 45 ans est la plus consciente de la gravité du virus.
En outre, réalisé sur la période mai-juin, le Policy Brief révèle que les femmes ont eu un rôle fondamental dans la gestion de la crise sanitaire. C’est ce qu’indique Ahlem Belhaj. Signalant toutefois une présence féminine moins importante dans le comité scientifique (6/20).
De plus, Mme Belhaj souligne que bien que la Tunisie figure parmi les rares pays qui publient le nombre de cas COVID-19 selon le genre. Les données genrées ne sont disponibles que concernant le nombre de cas confirmés et de décès.
Ainsi, « l’absence de ces données limite les possibilités d’une analyse plus fine de l’accès des femmes aux structures de soin; mais aussi aux mesures de prévention et aux lieux de protection », indique-t-elle.
D’après la même source, les ouvrières agricoles ont aussi eu un rôle fondamental dans la garantie de la sécurité alimentaire de la Tunisie en temps de pandémie. Tout comme les ouvrières dans les usines ou dans d’autres secteurs.
En revanche, ces mêmes ouvrières ont continué de subir les mêmes conditions de travail discriminatoires. Et à faire face aux mêmes risques lors du transport vers leur lieu de travail.
Par ailleurs, Ahlem Belhaj souligne que du confinement au déconfinement, l’impact de la COVID-19 a continué à toucher les femmes de plein fouet. Mettant en exergue les inégalités et les discriminations antérieures. Et mettant à nu l’état de la vulnérabilité d’une grande frange de la population féminine. cComme les ouvrières, les employées de maison, les détenues et les migrantes.
Dans ce sens, l’intervenante a mis l’accent sur l’importance d’adopter une politique globale basée sur l’égalité entre les sexes et la non discrimination.
Enfin, il s’agit également d’inclure la dimension genre dans toutes les études et recherches sur l’impact de la COVID-19. Et de remédier à l’absence de désagrégation des données selon le genre dans pratiquement tous les domaines.
Avec TAP