Revenant sur les scènes de violence dont les troupes de l’Armée ont été la cible à Remada, le président de la République Kaïs Saied a fustigé les tentatives d’impliquer l’armée dans les conflits politiques. Ajoutant que « cette institution, tout comme l’institution sécuritaire, ont toujours su rester à l’écart des tiraillements ».
Mais que c’est-il passé d’aussi grave ces derniers jours au sud du pays? Pour que le chef de l’Etat, Kaïs Saied, tienne un discours aussi alarmiste.
En effet, le président de la République a indiqué, hier jeudi, lors de la réunion du Conseil des armées et des dirigeants sécuritaires que la Tunisie traverse l’une des phases les plus dangereuses. Assurant qu’il existe des tentatives de faire « exploser » l’Etat.
« Le danger vient de l’intérieur »
« Le danger nous guette de l’intérieur et non de l’extérieur. La menace contre l’Etat passe à travers le ciblage de ses institutions. Et parmi ces dangers, les tentatives d’impliquer l’armée dans les conflits politiques. Or, cette institution, tout comme l’institution sécuritaire, ont toujours su rester à l’écart des tiraillements », a-t-il assuré.
Et de préciser: « Ce qui s’est passé au sud du pays les deux derniers jours dépasse les limites du raisonnable. Cependant, j’ai toujours confiance en la sagesse des Tunisiens et des habitants de Tataouine et Remada en particulier. Ils sont capables de calmer la situation et faire primer l’intérêt suprême du pays. Personne ne peut remettre en cause la légitimité des protestations tant qu’elles sont pacifiques et dans le cadre du respect de la loi ».
Kaïs Saied a d’autre part profité de cette occasion pour assurer sa disposition à recevoir les représentants de la région pour discuter avec eux « comme il l’a toujours fait ».
Tension extrême
Le message présidentiel, tout à la fois martial et conciliant, cherche à faire baisser l’extrême tension qui règne à Remada entre les forces armées et des protestataires. Suite à la mort d’un contrebandier originaire de la région dans la zone tampon fermée, à la frontière avec la Libye.
Prenant fait et cause pour la victime, des protestataires ont pris les troupes comme cibles; en lançant un cocktail molotov sur un véhicule militaire.
Selon le ministère de la Défense, les troupes militaires basées dans la région de « Manzla » à Remada, ont tenté d’arrêter quatre véhicules en provenance du territoire libyen dont celui de la victime. Et elles ont effectué des tirs de sommation pour essayer de les arrêter.
Les unités de l’armée, poursuit la même source, ont tiré dans les pneus lorsque les conducteurs ont tenté de fui. Et c’est à ce moment là que le drame s’est produit.
A noter que les vidéos relayées par les réseaux sociaux sur l’extrême violence dont les troupes armées ont été la cible ont choqué les Tunisiens. Ces derniers étant interloqués par les jets de pierres et de projectiles par des contrebandiers et des hors la loi contre notre armée républicaine, la seule institution en laquelle ils ont confiance.
L’arroseur arrosé
Ces images terrifiantes expliquent sans doute l’avertissement du chef de l’Etat: « Ceux qui attisent les feux de la zizanie finiront par être les premiers à se brûler. »
Un avertissement destiné aux partis politiques qui sont derrière les troubles au Sud tunisien. Ceux qui profitent du vide politique engendré par les ennuis judiciaires du chef du gouvernement pour porter atteinte à la seule institution qui reste debout face à la tempête; alors que l’Etat est en décomposition.