En Tunisie, particulièrement Djerba connaît depuis fort longtemps un regain de dynamisme de l’industrie touristique. Aujourd’hui, la crise de Covid-19 a touché l’île.
A Djerba, l’industrie touristique est bien plus ancienne que ça en a l’air. Rappelons entre autres que le tourisme est une source cruciale de devises pour le pays, un gros pourvoyeur d’offres d’emplois. À Djerba, , le tourisme est bien choyé. Mais depuis la crise sanitaire de Covid-19, les choses ne sont plus comme elles étaient autrefois.
Aujourd’hui les artisans, les professionnels du secteur dressent un état des lieux et les difficultés rencontrées de l’après Covid-19 ayant déstabilisé le monde entier.
Rencontré à Houmet Souk, dans une journée ensoleillée du vendredi 18 juillet où il fait plus de 27 degrés, le souk semble désert à vue d’oeil. Pour cause, pas de touristes, ou de clients… Il était midi, nous sommes partis à la rencontre des artisans de Houmet Souk, il faut dire que la grande majorité qui y travaillent sont des Djerbiens. Et ce n’est pas du hasard car la tradition veut que ce savoir-faire soit transmis de père en fils.
Des témoignages d’artisans
Pour Wissem. D, un jeune artisan “jerbi”, nous parle que la crise sanitaire a impacté le tourisme local. C’est ainsi qu’il nous raconte son quotidien: “Les choses ne sont pas comme elles étaient. L’année dernière, on n’avait pas un moment de répit, on travaillait sans relâche. D’ailleurs, si vous étiez venue l’année dernière, je n’aurai même pas eu le temps de répondre à vos questions. Du jamais vu : au mois de juillet, les artisans ferment à 14h. Alors qu’à une époque nous travaillions non stop”.
Pour Lotfi Chhit, 30 ans de carrière dans l’artisanat revient sur la situation de l’artisanat d’avant le 14 janvier et après le 14 janvier. Il nous confie: “Il faut dire aussi qu’avant l’attaque de la Ghriba, les Allemands venaient en masse. On avait une autre clientèle de tourisme. Mais depuis, le pourcentage du taux de touristes allemands a énormément baissé. Avec la crise de Covid-19, en lui ajoutant les tiraillements politiques, l’impact est grand.. »
Pour Saber Chahbeni, 18 ans dans l’artisanat, âgé de 34 ans, souligne qu’il a commencé très tôt ce métier. Lui aussi est inquiet de la situation, où il ressent de plus en plus la crise sanitaire… ll propose plus de loisirs, un parc d’attraction à Djerba. « En somme, nous devons avancer et faire de notre Jerba une destination où il fait bon vivre toute l’année et non pas seulement l’été”, dit-il.
Un peu plus dans la traversée du souk, Amira Ben Mimoun, de formation en génie logiciel, a choisi d’être une artisane, elle aussi s’inquiète de l’impact de la crise sanitaire sur l’artisanat.
Que pensent les hôteliers et les professionnels de l’UTICA?
Chokri Bourbou 34 ans de carrière relevant de l’Utica met l’accent sur le ralentissement notable du secteur et qu’il espère une reprise rapide de l’activité du secteur.
Il est vrai qu’au jour d’aujourd’hui, Djerba passe par une crise certes, espérons que tout va rentrer dans l’ordre. Car on dit toujours qu’en moment de crise, il y a aussi un moment d’opportunité.
D’ailleurs, les hôtels, depuis la réouverture des frontières, ont commencé à ouvrir leurs établissements. Et ce dans le respect des mesures sanitaires internationales. Comme fut le cas avec l’hôtel Mehari du groupe Iberostar.
Rencontré à l’hôtel, Anis Chemli, General Manager de Mehari Djerba met l’accent sur l’importance des mesures que l’hôtel a prises. Il précise dans ce contexte: « Les mesures sanitaires ce n’est pas du nouveau pour nous. D’ailleurs, on le fait depuis 2004. Mais depuis la crise sanitaire, nous avons formé tout le personnel sur les mesures de gestes barrières comme l’utilisation de masques, etc… . D’ailleurs, nous sommes en conformité aussi bien avec l’ONTT mais aussi avec les plus hauts standards pour la protection des employés, des clients en passant du front office jusqu’au back office. Et ce avec le respect stricte des recommandations de l’OMS et des autorités locales.
Au delà des mesures sanitaires !
Il ajoute également la Certification externe telles que Cristal International Standards, entre autres, et la vérification des protocoles par SGS (leader mondial de l’inspection, de la vérification, de l’analyse et de la certification). Ce qui permet, en l’occurrence, le renforcement et l’engagement de l’entreprise en faveur d’un environnement sain et sûr, mais surtout aussi préserver l’employabilité de son personnel, c’est qu’a souligné Ahmed Kamoun, le propriétaire de l’hôtel Mehari,en déclarant: Car les employés sont les propriétaires de cet hôtel, cela va de soi. D’ailleurs, notre engagement consiste à prendre soin de nos clients, de notre personnel, mais aussi de l’environnement ».
Aujourd’hui plus que jamais, il est impératif que le tourisme reprenne. Car il faut dire que la crise touche tout le monde. Aussi bien les artisans que les hôteliers .. où le manque à gagner varie entre 50 et 70%. Oui pour la réouverture des frontières accompagnées par des mesures sanitaires..