La formation d’un nouveau gouvernement est régie par les articles 89 et 98 de la Constitution. Qu’énoncent ces articles ?
Même si une partie des constitutionnalistes évoquent les failles de la Constitution, cela n’empêche qu’elle représente la Loi fondamentale de l’Etat. Jusqu’à son amendement, elle reste incontournable.
Cela dit, dans l’hypothèse où le Parlement n’accorderait pas la confiance au nouveau gouvernement, quelle serait l’alternative ? Le second paragraphe de l’article 89, auquel renvoie l’article 98, concerne précisément la procédure de constitution du gouvernement. « Le Président de la République charge la personnalité la plus apte pour former un gouvernement conformément à l’article 89. »
Mais la question demeure que va-t-il se passer maintenant? Certains parlent de dissolution? Si le parlement n’accorde pas la confiance au bout de quatre mois, le chef de l’Etat peut appeler à des élections anticipées.
Des élections législatives anticipées, un épouvantail pour tous les partis politiques…
Certains experts et analystes estiment que l’hypothèse de la dissolution est totalement exclue. Et ce pour deux raisons, la dissolution est une aventure. Car à ce jour, aucun parti ne peut avoir la garantie d’avoir une meilleure position sur l’échiquier politique. Et la seconde raison est que le taux de participation pourrait être plus faible encore que lors des précédentes élections. Et ce, étant donné l’animosité des citoyens à l’encontre des partis politiques.
Cela n’empêche qu’il peut toujours y avoir des surprises. Cela dit, le spectre de la dissolution du parlement plane toujours. Il reste néanmoins que les acteurs politiques sont tenus de faire preuve de discernement. A savoir, sauront-ils éviter un tel scénario? Wait and see.
Mais pour l’heure, le plus important est de savoir que va-t-il se passer les prochains jours? Si l’on se réfère à la Constitution, au bout de quatre mois si le chef de gouvernement désigné n’a pas réussi à former un gouvernement ou s’il n’obtient pas l’approbation du Parlement, la balle revient dans le camp du Président de la République. Lequel pourrait dissoudre le Parlement et appeler à des élections législatives anticipées.
Dans un tel scénario, le risque encouru est que les problèmes socio-économiques pourraient s’aggraver davantage. Dans ce cas, le spectre d’une explosion sociale des plus ruineuses pour le pays ne sera plus une hypothèse. Aggravée par l’éventualité d’une deuxième vague de Covid-19.
Même si on est face à un tableau assez morose, la question cruciale est de savoir y a-t-il un pilote dans l’avion? A ce stade, nul ne peut répondre à cette question. Il ne nous reste plus qu’à croiser les doigts pour la suite.