Après une expérience de près de 16 ans, l’espace culturel « El Makhzen » situé au cœur de la Médina de Tunis, a décidé de fermer ses portes. Et ce, à cause du manque de subventions.
Contacté par l’agence TAP, le dirigeant de cet espace, l’artiste Mohamed Ali Ben Jemaa, a expliqué cette décision. Celle-ci intervient suite à une période de « trois ans durant lesquels El Makhzen n’a bénéficié d’aucune aide publique ».
L’artiste a précisé, en outre, que malgré les demandes déposées, son espace n’a pas eu d’aides de la part de la Commission d’octroi des subventions de gestion des espaces culturels, relevant du ministère des Affaires Culturelles. « Aucune explication n’a été donnée », a-t-il ajouté.
Ben Jemaa évoque une subvention publique « assez modeste ». Celle-ci est habituellement accordée à son espace, sans pour autant mentionner le montant exact.
Entamée en 2006, cette aventure a été un véritable défi. Cet agitateur culturel assure n’avoir plus de souffle pour continuer. Et ce, après avoir bataillé durant les trois dernières années pour assurer la continuité de ce projet.
Appel aux mécènes
Après avoir contacté le ministère, l’artiste s’attend à ce qu’une issue soit trouvée pour sauver ce projet et permettre à l’espace de reprendre ses activités. Mohammed Ali Ben Jemaa espère aussi voir les mécènes intervenir; comme les banques, les hommes d’affaires. Afin de pouvoir poursuivre ce projet de culture de proximité.
Ouvert au grand public, jeune et moins jeunes, « El Makhzen » propose des activités culturelles et artistiques. Il abrite des espaces dédiés à la lecture, les conférences et les expositions en plus d’une salle de spectacle de 50 places.
Cet espace culturel constitue une bouffée d’oxygène pour les jeunes du quartier de Bab Souika. Il les intégre dans la vie culturelle. Il leur offre la possibilité de se divertir. Et ce, à travers des projections de films, des masterclass et des ateliers de théâtre.
Les difficultés financières d’El Makhzen n’épargnent pas non plus les autres espaces culturels, que se soit dans la Capitale ou les autres régions du pays. Les opérateurs culturels en Tunisie sont généralement confrontés à beaucoup de difficultés financières. En effet, cette situation s’est encore aggravée depuis le début de la pandémie de la Covid-19 et ses répercussions négatives sur l’ensemble du secteur, actuellement en berne.
Avec TAP