Le président de la République, Kaïs Saied, a souligné la nécessité de conclure un accord global avec l’Italie dans le domaine de l’immigration, de la mobilité, la gestion consensuelle de la migration et le développement solidaire.
« Cet accord devrait permettre aux jeunes tunisiens de circuler en Europe de manière légale », a-t-il ajouté en présidant, lundi, au palais de Carthage, une séance de travail tripartite Tunisie-Italie-Europe, consacrée au sujet de la migration.
D’après la secrétaire d’Etat, chargée de la gestion du département des affaires étrangères, Selma Ennaifer, le chef de l’Etat, a souligné la pleine détermination de la Tunisie à développer la coopération avec toutes les parties concernées pour trouver des solutions au phénomène de la migration irrégulière.
Le président Saied a jugé « indispensable » de conjuguer tous les efforts en vue de la mise en place d’une approche de développement global qui encouragent les migrants à ne pas quitter leur pays d’origine.
« L’approche sécuritaire n’est pas suffisante pour lutter contre la migration clandestine, étant donné qu’il s’agit, essentiellement, d’un problème humanitaire », a-t-il insisté.
Selon la même source, le président a formé l’espoir de voir l’Union Européenne et l’Italie continuer à développer leur coopération avec la Tunisie, notamment sur le plan économique, et ce en vue de créer un espace euro-méditerranéen pacifique, sûr et prospère.
Durant cette séance de travail, l’accent a été également mis sur les grands efforts déployés par la Tunisie dans la lutte contre la migration clandestine, et ce, en dépit des difficultés économiques et des moyens relativement limités.
Pour sa part, Salma Ennaifer a fait savoir que les parties tunisienne et italiennes poursuivront, cet après-midi, au siège du département des affaires étrangères, les pourparlers dans le but de mettre en place une approche globale qui prend en considération les différents volets et respecte la dignité des migrants tunisiens.
De son côté, le ministre italien des affaires étrangères, Luigi Di Maio a averti que les migrants arrivant en Italie de manière irrégulière « seront rapatriés ».
Le chef de la diplomatie italienne a souligné la disposition de son pays à continuer à soutenir la Tunisie, se félicitant des efforts fournis par la Tunisie et l’Union Européenne dans la réduction des flux migratoires vers les côtes de son pays.
Le commissaire européen à l’élargissement et à la politique de voisinage Olivér Várhelyi a fait part de la volonté de la commission européenne de renforcer la coopération avec la Tunisie à travers la création de nouveaux postes d’emploi et de nouveaux métiers pour les jeunes tunisiens.
A noter que la délégation euro-italienne comporte outre le ministre italien des affaires étrangères et le commissaire européen à l’élargissement et la politique de voisinage, la ministre italienne de l’Intérieur Luciana Lamorgese, et la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson.
Y ont pris part également, le ministre de l’Intérieur du gouvernement de gestion des affaires courantes Hichem Mechichi et la secrétaire d’Etat chargée d’assurer l’intérim au département des affaires étrangères, Salma Ennaifer.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en place d’approches conjointes pour le traitement des principales questions liées au développement économique solidaire, à la sécurité et à la crise provoquée par le nouveau coronavirus.
Le président de la République avait rencontré, en juillet dernier, la ministre italienne de l’Intérieur Luciana Lamorgese. Les deux parties avaient abordé des questions liées à la migration clandestine, notamment après l’augmentation du flux migratoire vers la péninsule italienne à partir des côtes tunisiennes.
Il est à noter que l’Union européenne (UE) a mobilisé une enveloppe de 10 millions d’euros (32 millions de dinars) pour aider la Tunisie à acquérir des vedettes garde-côtes et du matériel nécessaire pour lutter contre l’émigration irrégulière.
Selon la commissaire européenne, chargée des affaires intérieures Ylva Johansson qui s’exprimait aux médias, la mobilisation de fonds, vise à lutter contre la traite des êtres humains, en allusion aux réseaux de passeurs, actifs dans le domaine de la migration clandestine. « L’UE va apporter tout l’appui nécessaire à la Tunisie pour engager des réformes économiques stratégiques », a-t-elle promis.
De son côté, la ministre italienne de l’Intérieur Luciana Lamorgese a jugé « insuffisante » la mise ne place d’une approche sécuritaire pour lutter contre la migration irrégulière, estimant que la Tunisie mérite tout le soutien pour mener à bien son plan de développement.
Plus tôt dans la journée, le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio a prévenu que les migrants arrivant en Italie de manière irrégulière « seront rapatriés », réaffirmant la disposition de son pays à continuer à soutenir la Tunisie.
Une séance de travail tripartite Tunisie-Italie-Europe a eu lieu, ce lundi, au palais de Carthage, sous la présidence du chef de l’Etat Kaîs Saied. Elle a été notamment consacrée à l’examen de la question migratoire.
La délégation euro-italienne comportait outre le ministre italien des affaires étrangères et le commissaire européen à l’élargissement et la politique de voisinage, la ministre italienne de l’Intérieur Luciana Lamorgese, et la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson.
Avec TAP