A peine proposé pour occuper le poste de ministre des Affaires culturelles, Walid Zidi ne semble pas prêt à assumer ses nouvelles responsabilités. Préférant l’enseignement à l’université. S’il persistait dans son désistement, ce serait un premier couac dans le nouveau gouvernement de Hichem Mechichi.
Selon certaines rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux, certains ministres proposés par Hihem Mechichi n’avaient appris leur nomination au gouvernement qu’à la dernière minute. Ce qui explique que l’annonce de la composition du nouveau cabinet ait été faite à 23h58. Alors qu’elle était prévue officiellement à 22h30. Cela veut-il dire que le nom du ministre des Affaires culturelles, Walid Zidi avait été ajouté in extremis ? Sans que l’intéressé ne soit auparavant consulté ?
Sinon comment expliquer que M. Zidi avait écrit, hier, sur sa page Facebook « qu’il pourrait se désister du poste qui lui a été proposé. Mais qu’il n’a pas encore pris de décision dans ce sens ».
Coup de tête ?
Entre-temps, il s’est rétracté en confirmant dans la soirée même, sur les ondes de Mosaïque Fm, le statut publié précédemment. Tout en annonçant avoir décliné le portefeuille des Affaires culturelles. Mais que son retrait n’était pas définitif. Il avait, ensuite, modifié le statut en question en ajoutant le mot « probablement ». Pour exprimer l’éventualité de son désistement.
Alors, va-t-il quitter le navire n’étant pas « en mesure » d’assumer ses nouvelles responsabilités ? Mystère et boule de gomme !
« L’université, mon paradis »
En effet, dans un statut privé sur son FB, l’enseignant universitaire Walid Zidi a annoncé avoir refusé d’assumer le portefeuille ministériel proposé par M. Mechichi. Tout en préférant poursuivre sa carrière académique plutôt qu’assumer tout poste ministériel. « Dieu seul sait que je refuse le portefeuille ministériel et me contente de la faculté où j’enseigne. Elle est mon paradis et mon foyer. A mes yeux, les cours que je prodigue à mes étudiants compensent le handicap de ma basse vision ! ».
Et d’ajouter: « J’annonce solennellement, écrit le premier malvoyant tunisien à décrocher sa thèse de doctorat, que je ne peux être utile qu’à l’université ou au service des personnes à besoins spécifiques ».
« Je ne suis pas ministre et je ne le serai jamais, je jure devant Dieu que telle était ma décision depuis l’âge adulte », lit-on sur son FB.
Le Taha Hussein tunisien
Pour rappel, Walid Zidi, 34 ans, originaire de la délégation de Tajerouine (Kef), est enseignant de traduction et rhétorique à la Faculté des Lettres, des Arts et des humanités de la Manouba.
Sa thèse de doctorat, soutenue en 2019, était un événement si marquant que l’Université de la Manouba l’avait assimilé à la naissance de Taha Hussein de la Tunisie.
Pour rappel, le grand Taha Hussein, le Voltaire du monde arabe, avait été nommé ministre de l’Éducation nationale en Égypte, du temps de Gamal Abdennasser. Et ce, en dépit de son handicap visuel.
Reste un nouveau casse-tête chinois pour Hichem Mechichi dans le cas d’un éventuel désistement du proposé ministre des Affaires culturelles. Aura-t-il le temps nécessaire de le remplacer avant la date butoir du 1er septembre, où il devra solliciter un vote de confiance pour son nouveau cabinet à l’hémicycle ?