La présidente du PDL, Abir Moussi, a appelé Hichem Mechichi à changer les ministres de l’Intérieur et de la Justice.
En effet, leur remplacement est possible et constitutionnel. Et ce, tant que la séance plénière consacrée au vote de confiance n’a pas eu lieu. C’est ce que déclarait la présidente du PDL. Elle s’exprimait lors d’une conférence de presse qui se tenait hier à Tunis.
Car, le parti refuse la nomination de Taoufik Charfeddine à la tête de l’Intérieur. De même que celle de Mohamed Boussetta à la Justice. Selon elle, le premier a « des liens familiaux avec l’un des terroristes ». Et le second, un magistrat, « ne compte pas parmi les compétences reconnues ».
Elle s’est, dans ce sens, interrogée sur le fait d’écarter la ministre de la Justice du gouvernement de gestion des affaires courantes. Et ce, « bien qu’elle soit indépendante ».
Par ailleurs, Abir Moussi fait savoir que Mohamed Boussetta était le juge chargé de l’affaire intentée par le PDL contre l’IVD. « En proposant ce dernier au poste de ministre de la Justice, la politique pénale est désormais entre les mains d’Ennahdha ».
Et d’ajouter que M. Mechichi a commis une erreur en cédant devant « les équilibres parlementaires du président de l’ARP ».
« Hichem Mechichi nous a déçus. Il n’a pas été fidèle aux engagements faits au PDL lors des deux rencontres qu’il a tenues avec notre parti », précise-t-elle.
Ainsi, Mme Moussi souligne: « Hichem Mechichi a fait rater à la Tunisie et à lui-même l’opportunité d’aller de l’avant vers l’étape des réformes. Il aurait pu bénéficier d’un soutien politique intègre sur lequel il pouvait compter. »
En outre, Abir Moussi indique avoir proposé au chef du gouvernement désigné de mettre en place des pôles ministériels. Ainsi que d’écarter tout candidat proche du mouvement Ennahdha et du bloc de la coalition Al-Karama.
D’après elle, Ali Hafsi, proposé au poste au poste de ministre chargé de la Relation avec le parlement, n’est pas « indépendant ». Il y a deux semaines, il était encore affilié à un parti politique. M. Hafsi est « l’œil de Ghannouchi et de la coalition Al-Karama au sein du gouvernement », a-t-elle dit.
Au final, elle critique la reconduction, à leur poste respectif, des ministres des Affaires religieuses, Ahmed Adhoum, et des Technologies de la communication, Mohamed Fadhel Kraiem. Et la nomination de Othman Jarandi aux Affaires étrangères. Puisque, a-t-elle dit, il avait déjà occupé ce portefeuille dans le gouvernement de la Troïka.
(Avec TAP)