Le très controversé porte-parole d’Al Karama, Saifeddine Makhlouf, argue que des services de renseignements étrangers ont commandité l’attentat terroriste perpétré hier dimanche à Sousse. Alors, le député, avocat, dispose-t-il d’informations solides ou s’agit-t-il de fake news dont il est coutumier?
Décidément, les mauvaises habitudes ont la peau dure. Alors que les fins limiers de la brigade antiterroriste enquêtent sur l’attaque à la voiture-bélier commise hier matin à Sousse. Au cours de laquelle un agent de la garde nationale qui attendait son 3ème enfant est mort. Tandis que les trois assaillants ont été éliminés. Voila que le très controversé député d’Al Karama, Seif Eddine Makhlouf, nous sort un discours identique à celui tenu lors de l’attentat terroriste perpétré le 6 mars 2020; près de l’ambassade américaine, aux Berges du Lac II à Tunis.
Des antécédents douteux
En effet, Makhlouf, avocat de son état, n’avait jamais caché avoir été le défenseur de l’un des auteurs de cet attentat. De plus, il justifiait cet acte terroriste par les agissements du système pénitentiaire contre le kamikaze lors de son emprisonnement. Selon lui, son client, Khoubayb Laaka, « avait été torturé et malmené dans les prisons tunisiennes; après avoir été emprisonné pour un simple statut Facebook ».
Et de conclure que l’Etat tunisien récolte ce qu’il a semé. « Dans la mesure où il aurait du encadrer cet individu avant qu’il ne soit radicalisé ».
D’ailleurs, il poursuit: « C’est l’Etat qui est responsable de tout ce qui s’est passé. L’auteur de l’attentat a été emprisonné toute une année pour un statut FB. Année durant laquelle il était torturé. Ce qui a animé un désir de vengeance ». C’est ce qu’il expliquait au moment des faits. Sans commentaire!
La main de l’étranger
S’autoproclamant ardent défenseur des acquis de la révolution et grand spécialiste de la mouvance djihadiste et du terrorisme international, Makhlouf affirme sans sourciller dans une déclaration accordée hier dimanche à Jawhara FM que des parties hostiles à la transition démocratique en Tunisie ont commandité l’attaque terroriste commise à l’aube de dimanche au niveau du croisement d’Akouda à El Kantaoui. De quelles parties s’agit-il? Un mystère que seul le respectable député d’Al Karama peut élucider.
Et d’arguer doctement: « Les attentats terroristes sont le fait de services de renseignements étrangers qui veulent faire échouer l’expérience démocratique en Tunisie ». Avant de conclure: « Il n y a pas de culture de la violence chez les Tunisiens ». Parole de fin connaisseur de la société tunisienne.
A la recherche du buzz?
Mais, trêve de plaisanterie. Soit le porte-parole de la coalition d’Al Karama possède des indications précises sur les auteurs de l’attentat de Sousse; et surtout les commendataires de ce crime abject. Dans ce cas, il est de son devoir de simple citoyen et d’élu du peuple de les délivrer à la justice. Soit il affabule pour créer le buzz dans une affaire qui touche la sécurité nationale. Et dans ce cas il est passible de poursuites judiciaires pour diffusion de fausses nouvelles.
C’est dans ce contexte que la militante Naziha Rjiba, allias Om Zied, a dénoncé hier dimanche sur sa page FB les propos du député Al Karama. « Le fait d’être un député jouissant de l’immunité parlementaire ne vous donne nullement le droit de mettre le nez dans une grave affaire qui concerne la sécurité nationale. On aurait dû vous retirer immédiatement l’immunité parlementaire et vous poursuivre en justice pour diffusion de fausses nouvelles susceptibles de perturber l’ordre public ». Tels sont les propos qu’elle martèle.
On ne peut mieux dire!