En effet, en août 2020, 17.6% des PME déclarent être encore en situation de blocage total, sans reprise d’activité économique. Alors que 50,4% des PME jugent la reprise très lente et préjudiciable. Seulement 18,4% des PME déclarant avoir formulé une requête ont bénéficié, au moment de l’enquête, des mesures de soutien gouvernementales. Et ce, en réponse à la crise de la COVID-19. Par ailleurs, 72,6% des responsables de PME ont manifesté le souhait de bénéficier de reports d’échéances fiscales et sociales, de baisses d’impôts et d’accès à la trésorerie.
C’est ce qui ressort de MIQYES 2019-2020, le baromètre de la santé de la PME tunisienne, édition spéciale post Covid-19 lancée notamment par la CONECT en partenariat avec le PNUD et le cabinet HLB, aujourd’hui à Tozeur.
Cette année, le MIQYES mesure à la fois la santé des PME en 2019 ainsi que l’impact de la COVID-19 sur les PME en 2020. L’enquête, qui s’est déroulée entre le 3 août et le 4 septembre 2020, a ciblé le même type d’entreprises. Celles-ci ont employé de 6 à 199 salariés. Et ce, à travers notamment un échantillon représentatif de 500 PMEs.
Les résultats et les recommandations issues de cette nouvelle édition du MIQYES 2019-2020 serviront à orienter les décisions des entreprises, du gouvernement et des partenaires au développement. Et ce, en vue de renforcer les capacités de résilience et de relèvement du secteur privé tunisien.
« MIQYES» est une initiative de la CONECT, appuyée par le PNUD dans ces trois dernières éditions, en partenariat avec le cabinet HLB GSAudit & Advisory et conduite par l’institut de sondage One to One. L’objectif est de mettre la PME, sa compétitivité et sa pérennité au centre des priorités économiques et sociales en Tunisie.
Impact négatif suite au confinement
En terme d’impact de la crise de la pandémie du coronavirus sur les entreprises, à 90%, les entreprises ont subi un impact négatif. Et ce, suite au confinement et la pandémie allant parfois à un arrêt total.
Le télétravail peut être comparé à un service minimum. Toutefois, dans les secteurs et pour les postes qui s’y prêtent, il peut être considéré comme un mode de travail à part entière. Ceci ne semble pas être encore intégré dans la culture des PME tunisiennes.
En effet, à 63%, les entreprises n’ont pas eu recours au télétravail, 27,6% y ont eu recours en partie et 8,2% ont opté pour le télétravail. La cause majeure de non utilisation du télétravail est un environnement professionnel inadapté.
En effet, l’usage du télétravail a été massif dans le secteur des services. Et ce, avec un basculement total pour 22% des PME et un usage partiel pour 33% des PME. Le télétravail n’a pas dépassé les 30% chez les PME dirigées par de jeunes entrepreneurs, toutes activités confondues. Seulement 0,4% des PME industrielles ont totalement opté pour le télétravail. 76% des PME industrielles n’ont pas opté, même partiellement, pour le télétravail.
Par ailleurs, 50% des entreprises ont adopté un comportement attentiste face à la crise du Covid et du confinement. Le recours aux services de livraison est l’action la plus généralement adoptée pour s’adapter. Seulement 10% des entreprises ont aménagé ou reconverti leur activité pour répondre aux besoins liés à la Covid-19.
De plus, selon les résultats de la 4ème édition de MIQYES, 15,8% des responsables de PME n’étaient pas informés des mesures d’assistance gouvernementale. 38,6% de l’ensemble des PME n’ont pas déposé de demandes d’assistance. Seulement 18,4% de ceux ayant déposé une demande ont déclaré avoir réellement bénéficié des mesures.
Enfin, s’agissant de la situation post-confinement, la moitié des entreprises ne disposent pas de plans de préparation aux crises. Elles ne comptent pas en mettre un en place. 15% des entreprises ont mis en application un plan de préparation aux crises.
M.T