La Tunisie était l’un des premiers pays à attirer l’attention de la communauté internationale sur la gravité de la pandémie du Covid-19. Et sur ses répercussions sur la paix, la sécurité et l’humanité toute entière. C’est ce qu’affirme le président de la République Kaïs Saïed. Dans un discours adressé, jeudi par vidéoconférence, au Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Et ce, à l’occasion du sommet sur la Gouvernance mondiale post-covid.
Ainsi, M. Saïed estime que la crise de la Covid-19 est une mise à l’épreuve pour la communauté internationale. Et ce, depuis la création de l’ONU, en raison de son impact sur à niveaux. D’ailleurs, il a salué le rôle de mobilisation des efforts internationaux joué par l’ONU. Afin d’aider les peuples du monde à faire face à la pandémie. Et contenir ses effets, en limitant sa propagation. De ce fait, la Tunisie porte un intérêt particulier à la Covid-19.
À cet égard, il indiqué que la Tunisie a appelé à l’adoption d’une nouvelle approche de la sécurité. En effet, le président de la République explique que cette approche se base principalement sur le renforcement de la coopération et des synergies entre les États et les peuples. Elle se fonde sur la ferme conviction qu’aucun pays, quelle que soit sa force, n’est en mesure d’affronter seul, ce qu’il qualifie d' »ennemi transfrontalier invisible ».
Retour sur les réalisations de la Tunisie en matière de diplomatie
Tout d’abord, Kaïs Saïed rappelle que la Tunisie prenait l’initiative, en coordination avec la France, de proposer un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU. Dans lequel elle affirmait que faire face à la pandémie nécessitait davantage de solidarité internationale. Ainsi qu’une réponse conjointe, coordonnée et globale sous la supervision de l’ONU. Pour un cessez-le-feu immédiat et complet dans toutes les régions du monde. Et un engagement en faveur d’une trêve humanitaire dans les différentes zones de conflit, conformément à l’appel de sécurité publique.
D’ailleurs, le Président de la République se félicitait de l’adoption, à l’unanimité, de cette décision en juillet dernier. Soulignant l’importance de s’en tenir à ces résolutions. Ainsi que de suivre sa mise en œuvre par les différentes parties concernées. Notamment à la lumière de l’aggravation des répercussions humanitaires de la pandémie dans de nombreuses zones de conflit. A l’instar de la Syrie, du Yémen, de l’Afghanistan; ainsi que dans d’autres régions du monde.
En outre, le Chef de l’État a ajouté que bien qu’elle reflète l’adhésion du Conseil de sécurité de l’ONU à la lutte contre la pandémie, l’adoption de cette décision a, cependant, nécessité quatre mois de négociations difficiles. Des divisions profondes et des vives altercations politiques qui ont entravé les travaux du conseil. Et limité son efficacité et sa capacité à traiter les questions inscrites à son ordre du jour, en particulier la cause palestinienne.
Alors, M. Saïed souligne la nécessité d’accélérer les travaux et d’activer la voie de la réforme de cet organisme international. Afin de conférer la flexibilité nécessaire aux mécanismes de gouvernance et de prise de décision.
Mise en garde contre les répercussions de la Covid-19
Il a également souligné que les répercussions immédiates et directes de la pandémie du Covid-19 sur la situation sanitaire ne doivent pas occulter son impact sur la situation socioéconomique qui « semble être la plus difficile depuis le siècle dernier voire dans l’histoire de l’humanité » a-t-il dit. Ceci est d’autant plus vrai, selon le chef de l’Etat, que tous les indicateurs pointent vers une forte régression de l’économie mondiale de l’ordre de 5%, et sera très probablement suivie d’une crise financière majeure dans plusieurs pays du monde, qui seront dévastés économiquement et plongeront des millions de personnes dans la pauvreté, le chaos et le chômage.
Saied a estimé que la situation mondiale actuelle pose de nouveaux défis. Pour lui, elle dicte une réflexion sur l’impératif de pousser cet organe international à aller au-delà du concept de sécurité traditionnelle. Pour lui, ce concept est incapable d’assimiler la totalité des dangers imminents. Il cite, à cet égard, les épidémies, les catastrophes environnementales, le changement climatique et la cybercriminalité.
De la nécessité de continuer de fournir le soutien
De plus, le président de la République a réitéré l’appel de la Tunisie à la communauté internationale de continuer de fournir le soutien nécessaire au continent africain. Et de l’aider à soutenir ses potentiels prometteurs. A travers, notamment, la restructuration de la dette extérieure. De manière à contribuer à la réalisation des aspirations des peuples à davantage de sécurité, de stabilité et de développement; en plus de la garantie des droits de l’Homme, en particulier les droits socio-économiques et culturels.
Il a appelé à renforcer la coopération internationale et à établir un ordre mondial plus juste. Tout en œuvrant à transformer cette crise sanitaire en un nouveau départ qui favorise l’instauration d’un système de gouvernance capable d’affronter tous les défis futurs. A travers la révision des priorités et l’adhésion aux valeurs de coopération et de solidarité, qui représentent, a-t-il dit, l’une des forces les plus importantes des sociétés face aux crises et aux enjeux.
Surmonter les difficultés est toujours possible
Le chef de l’Etat a souligné que les perturbations d’ordre politique, économique et social résultant de cette pandémie et de cette nouvelle situation peuvent durer longtemps. Le président tunisien avance qu’il est possible de les surmonter. Mais, il s’avère nécessaire de procéder à des révisions profondes au niveau des systèmes actuels de gouvernance mondiale. Ainsi que tout l’ensemble des concepts dominants.
Cette révision profonde englobe, également le concept de sécurité et le système de valeurs sur lequel reposent les relations internationales. Et ce , afin d’instaurer un nouveau modèle de développement pour les générations futures.
Enfin, M. Saïed réaffirme l’attachement de la Tunisie à l’action commune. Ainsi que sa ferme détermination à contribuer à l’élaboration d’une nouvelle vision de la coopération. Et ce, pour faire face aux impacts sécuritaires de cette pandémie et lutter contre sa propagation. Ainsi que pour atteindre les objectifs de développement durable à l’horizon 2030 sans laisser personne à la traîne. Afin de préserver la dignité de l’homme et permettre aux peuples du monde de mobiliser leurs efforts pour parvenir à un développement global.
Avec TAP